AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Saturday, September 28, 2013

Saturday, September 21, 2013

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Les couples qui venaient au devant de lui l'enrageaient. Il attaqua la montée à Ménilmontant d'un pas féroce et peu enclin à dévier. Ce trottoir, c'était son territoire bordel, que ces paires de New Balance, aussi bien balancé que soit le reste du corps, aillent se balancer ailleurs, que ces paires de Levis ras-des-fesses aillent se dandiner à Belleville, la vie était belle non, Lola et Andrew en couple depuis 3 mois, toujours ce même air blasé, congrats les meufs, les mecs, congrats. En fait il ne valait pas mieux, lui aussi se la racontait. Arrivé à la hauteur du Franprix, il décida que c'était plutôt bon signe, se la raconter, sa seule et unique vie, c'était ce qui faisait de sa vie son histoire, quelque chose d'incarné. Il se sentait personnage d'un plus très jeune âge pourtant peu sage fortement alcoolisé, ma foi cela lui convenait. Ne manquait plus qu'une bande son. Au lieu de ça des bandes de cons à chaque coin de rue. Il était temps de rentrer, son dos se faisait sentir, il se rappela qu'il portait trois livres achetés plus tôt, en pleine déroute. Franchir le cap du bar, franchement impossible. Il s'arrêta pour un demi et repartit trois quarts d'heure plus tard entièrement bourré.

à suivre.

Friday, September 20, 2013

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salzige zeiten

Pleurant beaucoup dernièrement, elle a décidé de soulager ses proches et la capitale en allant s'installer à Guérande afin de se rendre utile en rendant le sel de ses larmes aux marais salants. Sa production, contrairement à ce que laisse croire l'image, reste néanmoins encore très inférieure à celle des paludiers en face, ses nouveaux amis travailleurs. Elle ne baisse pas les bras et continue à sécher ses larmes. Un paludier aurait dit à son sujet: "elle fait ses armes".

"" 1

Il s'était acheté trois livres avec "amour" dans le titre et essaya de dissimuler les couvertures lorsqu'il passa à la caisse. Un jeune homme aux yeux lourds dénommé Steven l'encaissa s'en broncher, tout comme lui aussi avait encaissé sans broncher. Une semaine à peine. L'état de son cœur - troué comme un mur en démolition, saignant comme une baleine harponnée - cela ne regardait que lui. Il se sentait tellement désemparé, il était entré dans ce magasin et avait choisi ces livres sans se rendre compte de ce qu'il faisait. Sa trajectoire était aléatoire depuis des jours déjà, mais entrer dans une librairie, quand même... "Amour" clignotait de partout.  Les séries et les films s'étaient d'abord révélés être, comme prévu, des drogues beaucoup plus puissantes que n'importe quelle autre occupation. Seuls capables de rivaliser durant 1 heure ou 1 heure et demie avec... avec elle. Avec eux, ensemble et heureux. Quel cauchemar! Rien ne suffisait plus. Toute pensée sensée rebondissait sur sa boîte crânienne, était renvoyée dans l'espace. Non merci, je vais mal, n'est-ce pas évident? Il souffrait et c'était tout, planqué à l'ombre d'une image idéale juste au-dessus de lui. Comment pouvait-il vivre sous cet idéal planant ? Il ne pouvait pas, ou alors mal, il en était la démonstration quotidienne. Une semaine à peine. Peut-être qu'il faudrait s'ouvrir une petite veine, histoire de soulager un peu le cœur. Bastille, deux tours, ses idées noires finissent par répondre à l'appel d'air du boulevard Richard Lenoir.


à suivre.

Tuesday, September 3, 2013

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Les êtres d'automne sont pleins de sons
de notes sombres qui résonnent au fond
de ressorts qu'une sensation libère
en une lumière dorée qui lustre les airs.

Il faut l'entendre de cette oreille
pour croire au pays des merveilles
pour sentir dans le son de ta voix
l'antidote que tu portes en toi.