AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Monday, October 26, 2009

un rêve

Quand j'étais petite, j'aimais beaucoup m'imaginer la scène suivante, souvent en rêve, parfois juste en rêvassant. L'idée m'emplissait d'une excitation toute particulière:
Tout d'un coup, comme si quelqu'un avait claqué des doigts à ma demande, le temps s'arrête, tout s'immobilise, tout se fige. Sauf moi. Je parcours alors la salle dans laquelle je me trouve, les couloirs. Et je m'approche enfin de ce garçon. Celui auquel je n'ai jamais osé parler, l'inatteignable, l'admiré. Celui qui me plaît. Je m'approche alors et je peux déposer un baiser sur sa joue, sur sa bouche, le sentir tout prêt, sans crainte. Je peux prendre mon temps, observer sous toutes les coutures ce grain de beauté, cette mèche, cette nuque. Je le découvre comme une oeuvre que je veux connaître par coeur. Ensuite je me glisse à ma place et le monde redémarre.
Combien de fois ai-je imaginé cela...

Sunday, October 18, 2009

aïe.

Je suis toute crispée, chaque mouvement me fait mal, je marche avec l'agilité et la fluidité d'une petite vieille de 80 ans. Allez, de 90 ans. Le cours de danse m'a tuer. Jusqu'à la dernière fibre de mon corps je suis courbaturée. J'aime en fait lorsque mes membres se rappellent à moi, mais je pense quand même prendre un comprimé pour l'anesthésier, je ne peux plus bouger sans gémir en même temps. Gênant, car je ne me rends pas compte des bruits que j'émets. En montant les marches pour sortir de la station de métro. Ou juste pour pousser une porte. Surtout mettre les chaussures. J'ai mal partout et oui, il faut que j'en fasse tout un plat, car ce corps endolori m'empêche de penser!!!

Sunday, October 11, 2009

Sonntagsloch

Le dimanche tient ses promesses. Il ne nous rate pas, on ne lui échappe pas.
Le réveil du dimanche. Tard, les muscles endoloris, la tête lourde, clouée au lit. La nostalgie du dimanche. A la tête lourde s'ajoute le coeur gros. On pèse des tonnes, le dimanche. Trop de personnes manquent, trop de corps absents. Le cafard du dimanche. Les idées noires pullulent, notre intérieur est couleur bleu marine, coup de blues, envie d'autre part, toujours cette envie d'ailleurs. Un thé chaud et des toasts au miel font du bien. Une fois quitté la cuisine, semblant de refuge, la petite boule de chaleur que l'on peinait à construire dans notre ventre éclate et tiédit, écrasée par une main de fer. On ne s'en sortira pas, du dimanche, il faut attendre qu'il passe. Sur mon lit, comme sur une île, je suis chasseuse d'idées, penseuse torturée, rêveuse abandonnée.

Wednesday, October 7, 2009

schizo

Je crois que je deviens schizophrène. J'ai peur de l'être. Peur de ne jamais pouvoir concilier en moi mon identité allemande et mon identité française. Avec le temps cela me semble être la quadrature du cercle. Ces deux pays, pourtant voisins, sont tellement différents... -
A Madrid j'ai découvert le plaisir de vivre dans un pays tiers, dans un pays où je pouvais être au moins entièrement étrangère, éloignée de mes deux pays. Et là à Paris tout se casse la figure. Je ne me sens pas pleinement moi-même quand je n'existe qu'en français! J'ai une personnalité française dans laquelle je me glisse que j'ai du mal à cerner moi-même... et surtout j'ai l'impression de toujours occulter une partie de moi. De n'être qu'à moitié. Faces à tous ces sentiments qui me chamboulent, je deviens beaucoup trop émotive. Il me suffit de penser aux paysages d'automne chez moi pour avoir les yeux humides... Et toute personne qui viendra me parler allemand se verra accueillie avec un gigantesque sourire...
Je me sens moi qu'avec les gens qui connaissent ces deux faces, qui m'aident parce que je me retrouve dans leur regard. Qu'ils soient allemands, français, autrichiens ou espagnols, c'est par mes amis que je parviens le mieux à me définir... Surtout en ce moment où je constate qu'il existe bel et bien des personnes avec lesquelles je suis apparemment tout simplement incompatible. Mais ça c'est une autre histoire.

Monday, October 5, 2009

à méditer

"La vie est trop courte pour qu'on se pique, sous prétexte d'atteindre à l'omniscience, d'aller compter, dans un état d'excitation nerveuse, toutes les feuilles de tous les arbres."
Lippmann, une fois de plus.

Saturday, October 3, 2009

ici et ailleurs

Il commence à faire frais à Paris, je croise de plus en plus d'écharpes et de manteaux dans les rues. Depuis 2 jours j'ai tout le temps froid. Je déteste éternuer, le moment qui précède est devenu extrêmement incommode grâce aux recommandations du ministère de la santé, vite vite vais-je éternuer dans ma manche ou pas?! Ridicule. Mais à chaque fois je ne peux m'empêcher de me poser cette question...

Aujourd'hui journée brocante dans la rue des Martyrs, quel plaisir! Le temps pour descendre et atteindre le métro a facilement doublé tellement il y avait du monde. Mais le ralentissement a du bon: je suis enfin entrée chez les différents traiteurs, le Grecque, le "Paris Caviar", à la fromagerie aussi, puis dans le magasin de bonbons suédois qui me rappelle l'univers d'Astrid Lindgren... Tant de beaux et bons magasins, une nouvelle odeur tous les 10 mètres, j'adore. C'est dans ces moments là que je me dis que j'aime la France, on sait vivre dans ce pays!

Autrement je suis plutôt en mode nostalgie de l'Allemagne en ce moment et j'ai un peu du mal à me sentir chez moi à Paris. Je n'aime pas cette sensation bizarre d'avoir à prouver quelque chose à la ville... C'est étrange, j'ai du mal parfois à me détendre quand je marche dans les rues. Une nostalgie "d'Ailleurs" serait peut-être plus exacte. Envie de mers et de rivages, de ciels et de paysages...