AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Thursday, February 26, 2009

21

Dans pas longtemps, j´aurais 21 ans. J´écoute Wax Tailor et regarde les minutes s´écouler. Le coup de blues d´anniversaire m´a déjà atteint. Mais cette année je me sens heureuse, je crois que j´ai de la chance... Plus envie de me laisser hanter, les mauvaises ondes ne m´atteignent plus, trop de bonnes et belles choses autour de moi. Je découvre peu à peu mon centre de gravitation, j´ai l´impression de ré-apprendre à respirer. On sous estime trop souvent le temps et ses effets - j´ai décidé de lui faire confiance. Folle envie de danser danser danser et de vivre le plus possible.

Wednesday, February 25, 2009

shoe-shopping

"Je suis superficiel...avec une grande superficie." Je me permets de citer une fois de plus Karl Lagerfeld. Pour ma part, j´aime être superficielle par moments, c´est tellement agréable! J´ai acheté aujourd´hui des chaussures, un cadeau que je m´offre à moi même pour mon anniversaire, certes un peu prématurément... Voilà l´excuse pour avoir craqué devant la vitrine du Zara sur la Gran Vía. Coup de foudre lorsque je me promenais avec Déborah hier soir, le ventre bien plein d´une délicieuse tarta de limón dégustée au Lateral, passant de vitrine en vitrine des magasins fermés. La Gran Vía est grandiose, elle compense le côté village de Madrid pour insuffler à la ville une touche métropolitaine quasi new-yorkaise. J´aime m´y promener, forcée de ralentir mon rythme infernal habituel pour ne pas bousculer des touristes paumés ou des couples amoureux intolérablement lents. Tant de chemins de croisés, de regards échangés, je me sens vivre. C´est donc sur une Gran Vía nocturne que j´ai découvert mes chaussures. Parfois l´envie de faire du shopping me prend aux tripes, je sens intensément le besoin d´acheter un vêtement, un accessoire, quelque chose de beau! Cet après-midi j´ai cédé avec plaisir, quel bonheur. Des bottines à talons assez haut en cuir brun clair qui laissent le devant du pied nu. Autour de moi il y a beau avoir des post-it avec des to-do-lists de partout, je ne peux m´empêcher de sourire!

Tuesday, February 24, 2009

parfumée

Depuis mon lit, j´arrive à ouvrir mes volets. Une fois de plus, ce matin, la première chose que j´ai vu était un ciel bleu éclatant. Cela fait deux semaines de soleil à présent. J´en suis au point ou parfois je n´en peux plus d´un ciel bleu si exemplaire qu´il semble m´interdire la moindre mauvaise humeur. Avec un ciel pareil, pas le droit de ne pas aller bien.

Madrid m´enchante sous le soleil, cette ville est faite pour capter les rayons, absorber la chaleur et ensuite la diffuser comme un parfum d´ambiance dans les coeur des passants. Je me sens bien ici. Sortir dans la rue et me ballader devient un antidote à toute pensée obscure. Il n´y pas d´artifice, tout est brute, simple. Ici, les gens savent encore vivre. La lumière jaune orangée en fin de journée ressemble à celle qui imprègne les beaux rêves, chaude et presque palpable.

Madrid en boissons - un jus d´orange pressé le matin, un tinto de verano l´après-midi, un calimocho le soir.

les amants - aimants

"Ce soir-là, avec les manoeuvres de Mayliss pour retarder le retour de son mari, nous étions restés imprudemment soudés et nus, amants comme des aimants. Mais le drame nous épargna tous, comme un orage qui n´éclate pas et laisse après lui les coeurs encore plus lourds de n´avoir pas saigné. Enfin dehors, je longeai le trottoir de sa rue. Les lampadaires étaient rares, leur lumière avare. Devant moi surgit une silhouette, puis une autre plus petite. Le mari et l´enfant rentraient chez eux. Dans la nuit, le blanc de leurs yeux, le brillant de leurs yeux. Ils rentraient retrouver Mayliss. Elle m´aurait caché dans les oubliettes de ses yeux, elle aurait effacé mon odeur et mes mots."
chapitre 30, p.150

Extrait de "Baisers de cinéma" d´Éric Fottorino que je suis en train de lire. J´aime beaucoup le style d écriture, une belle lecture.

Sunday, February 22, 2009

retiro tam tam

Je suis toute rouge. J´ai passé l´aprèm au Retiro, comme il se doit un dimanche ensoleillé à Madrid. Les marches en dessous de la statue d´Alphonse XII (je crois...) grouillent de monde. Les tamtams résonnent, c´est un coeur qui bat et qui attire les masses comme un aimant.

Des vendeurs de bijoux qui remballent dès que quelques personnes, solidaires, les avertissent de la venue des policiers en patrouille. Ils se forcent à maintenir un air digne et sévère tout en sachant qu´ils gachent le paysage de cet endroit enchanté avec leur combinaison noires et jaune fluo. Il me font presque pitié. Ca sent le porro de partout, ils ne peuvent rien faire. Que guay.

Des tas de couples sur leur 31 qui profitent du seul jour de la semaine qu´ils ont pour se retrouver en tête à tête - elle a mis ses nouvelles bottes à talons aiguille, ce qui la force à s´avancer lentement sur les pavets, lui, très fier de ce qu´il considère être sa propriété, la tient fermement par la main, portant un regard d´homme assuré sur la foule, derrière ses lunettes de soleil.

Il y a aussi de nombreuses familles, dont celle-ci: La mère doit avoir dans les 35 ans mais parait être une étudiante, habillée d´un style jean-tshirt-branché, elle est agenouillée devant le vendeur et examine une paire de boucles d´oreille tandis que son mari (si toute fois ils sont mariés) joue avec le fils, plus précisément, le petit fait de la voltige sur ses épaules et semble adorer passer sa vie la tête à l´envers. Ils ont l´air heureux. Beaucoup de gens les regardent.

Et enfin il y a là tous les étudiants erasmus qui se racontent leur soirée du samedi, les aventures nocturnes se lisant encore sur leurs visages. Ca ne fait que 2 heures qu´ils ont émergé. Je ne sais plus où donner de la tête, j´entends du francais et de l´allemand de partout et automatiquement je me surprends à suivre les conversations.

Il faut vraiment que je pense à m´acheter de lunettes de soleil...

Saturday, February 21, 2009

push play

J´ai choisi de faire apparaitre sur ce blog la Danse de Mucha. C´est ma préférée des 4 muses qu´il a peint. Pourtant la Musique y aurait tout aussi eu sa place! Quelques chansons que j´aime beaucoup en ce moment:
  • Metric - J´ai découvert ce groupe il y a peu, en allant sur un autre blog je suis tombé sur une chanson d´eux, "Wet Blanket". J´ai aimé. J´ai téléchargé. J´ai écouté. Les titres que je me passe en boucle sur mon iPod: "Raw Sugar" et "The Twist".
  • Franz Ferdinand - Je vais les voir en live le 3 avril au Palacio de los Deportes à Madrid!! Je conaissais jusqu´à présent juste les chansons les plus connues. Mais comme je me prépare activement au concert, j´en découvre pleins d´autres qui me plaisent. Ma préférée du nouvel album, qui me fais sourire (et chanter) quand je marche dans la rue: "Can´t Stop Feeling".
  • Sondre Lerche - Une autre découverte, grâce à Roberto. J´adore échanger de la musique avec lui! Comme ca fait plaisir de partager une chanson aimée. Ce chanteur est agréable à écouter. J´aime beaucoup le petit air ancien de certaine chanson, pourtant lui est tout jeune. De belles mélodies. Selon Roberto, Sondre Lerche est aussi très beau. Disons qu´il peut avoir du charme. Regardez les vidéos. "Two Way Monologue" surtout. Aussi "On the Tower". Et "After All".
  • Kate Nash - Là aussi, je connaissais les tubes. Je craque sur l´accent. Et toutes les chansons sonnent naturelles, pas maniérées. Ca détend. Et des lyrics très simples mais tellement efficaces. Par exemple "Nicest Thing" (regarder la vidéo sur youtube), parfois pas besoin de grands effets de style. Sinon "Shit Song": "Baby don´t give me shit cause I know that you´re full of it". Et je chante et danse sur "Pumpkin Soup": "I just want your kiss, boy!!!"
  • Berry - Parfois y en a marre de toutes ses petites chanteuses francaises... mais là c´est tout simplement très beau. Textes et musique pareillement réussis. L´album "Mademoiselle" est du bonheur. Impossible de choisir une chanson plus qu´une autre, il faut tout écouter!
  • Cat Power - Pour finir une chanson dont je ne peux me passer: "The Greatest". Aussi un faible pour "Lived in Bars". Je n´arrive pas à mettre des mots sur l´ambiance qui surgit dès que l´on appuie sur play.

Friday, February 20, 2009

dans la jungle

Mon amie Déborah cherche un appart. Toute une aventure: chercher (et trouver) une chambre potable qui ne ressemble pas à un couloir (si ce n´est le couloir de la mort, c´est quand même celui de la déprime assurée) dans un appart vivable. Cela me rappelle quand moi aussi je cherchais un appart cet été, par 40°C, au bord de la crise de nerfs. Et je me rends compte de la chance inouie que j´ai eu!! Au bout de seulement 4 jours de déshydratation et d´ampoules, j´avais fini par trouver - ca me semble être un miracle quand je pense aux apparts que j´ai vu ces dernières semaines (!!) avec Déborah. Il existe des apparts tellement horribles qu´il m´est impossible de comprendre comment font les propriétaires pour ne pas se consumer de honte pendant les visites... Le marché immobilier madrilène est une jungle et les petits Erasmus sont des proies faciles. Pourtant parfois la chance sourit, et alors là, il faut y aller et foncer. Jurer sur la tête de sa grand-mère, que oui, on la veut vraiment cette habitación, et que non, on ne fera pas faux bond comme les 3 mecs avant.
Aujourd´hui, une fois de plus dans le rôle de celle qui accompagne, j´ai adoré visiter! On ne sait jamais sur qui l´on va tomber. Par exemple, on fait la connaissance de quelqu´un qui habite le petit patelin voisin de chez soi en Allemagne. J´étais sciée. Ou alors on croise le terrain de chasse d´un autre Erasmus-visiteur qui ne parle pas un seul mot d´espagnol à qui l´on doit traduire les règles de la coloc, le proprio ne parlant, lui, uniquement espagnol, por supuesto. Quelques échantillons de règles: "euh non, la visite c´est pas trop possible...enfin à partir du 3ème jour on facture à 15€ la nuit par personne"; "au cas où quelqu´un ne s´entende pas avec les autres, on préfère qu´il ne le montre pas, on veut éviter les bagarres. Mais il y a une super ambiance ici."; "ah oui, pour la caution...c´est 3 mois de caution en liquide. Et le loyer, on préfère le payer tous les trois mois aussi, ca te pose un problème?" Un vrai plaisir. Ensuite il faut s´inscrire sur une liste (2 pages) pour participer au casting final. J´espère que Déborah va finir par trouver, je croise les doigts. Et vive Madrid!

la mélodie des mots...mélimélo

Quelques phrases écrites il y a quelques mois. Je vous avez prévenu, l´écriture est un de mes thèmes favorits. Ces mots aussi pour expliquer pourquoi ce blog risque d´être un peu un bazar linguistique...
Chaque fois que j´entame une partie d´écriture se pose mon dilemme linguistique. Je suis si heureuse de connaître la richesse qu´offrent deux langues maternelles. Et toutes les autres ensuite…l´allemand, le francais, l´anglais, l´espagnol… Je flotte, j´aime être volatile dans le langage, papilloner, gouter aux différentes sonorités. J´aime prononcer les mots, les associer, écouter leur mélodie. Je me sens au milieu d´un immense trésor et j´en perds un peu la tête, enivrant. Tout va bien tant que l´on ne me force pas à choisir, je veux toujours avoir l´option de changer de langue comme un chasseur changerait de fusil pour mieux viser son but. Parfois pas besoin de longues réflexions, d´autres fois la délibération s´étire, quelle langue choisir ? J´adore délier les langues – et j´adore apprécier le silence. Pour ensuite le rompre avec délectation. Le son n´est pas toujours audible, quand j´écris, j´entends dans ma tête, je retricote mes phrases jusqu´à ce qu´elles me plaisent. Posées sur le papier, transcrites par le clavier sur un écran, elles prennent forme et se dotent d´un sens. Fascinant.
J´aime écrire, je me sens exister, je m´oublie et j´oublie ce qui m´entoure, je deviens je ne sais trop quoi qui prend le contrôle et qui jaillit de je ne sais où.

la plume

Voici un poème que j´ai écrit il y a quelque temps déjà. Il en existe d´autres sur le même sujet... l´écriture me fascine!

Alléchante plume,
Pose-toi sur ce papier.
Allez, chante, plume,
laisse cette mélodie te porter.
Les mots couleront,
Ils finiront par céder
à l´invitation.

Bouillonnante,
l´encre jaillira,
par le passage freiné
l´un après l´autre,
des mots et des mots de tracés,
enlacés, ils captivent
sans lasser, ils respirent.

Alléchante plume,
Caresse corps et âme.
Chante, plume,
Peu importent les ratures.
Après tours et détours,
Touche le cœur
Tu es le sésame de tous les trésors.

Thursday, February 19, 2009

le but de la vie...c´est la vie, et c´est tout!

Le but de la vie, c´est la vie, et c´est tout! C´est Karl Lagerfeld qui a dit ca. C´est ce que j´ai ressenti aujourd´hui en rentrant à pied de l´université. Madrid sous les premiers rayons de soleil de février se suffit à elle-même... Une semaine maintenant qu´il fait beau beau beau. Je me sens parfaitement utile en ne faisant rien, en profitant de ce temps, rien de plus. Je contribue à la scène en jouant le rôle de la fille qui cherche à absorber les plus de soleil possible, sans me préoccuper de quoi que ce soit. Tout est si facil à Madrid.

qu´au moins on sème

Voilà ce que dit Werther: "Aber ich hab sie gehabt, ich habe das Herz gefühlt, die große Seele, in deren Gegenwart ich mir schien mehr zu sein als ich war, weil ich alles war was ich sein konnte."
Comme j´aimerais pouvoir dire la même chose un jour...
En attendant d´aimer, je me disais que je pouvais semer. Qu´au moins on sème! J´adore ce jeu de mot que je dois attribuer à l´artiste Déborah Chock. J´avais acheté la carte postale à Paris, je ne me rappelle plus exactement quand. Elle est aujourd´hui accrochée à côté de ma glace.
Allez, il faut bien commencer par écrire quelque chose. Je décris donc ce qui juste à l´instant me fait plaisir: mon voisin du dessus joue du piano. Je suis la seule dans mon appart qui semble apprécier, j´ai l´impression d´avoir une bande son à moi lorsqu´il se met à jouer! Je ne crois pas qu´il joue très bien, parfois il s´emballe et avale des notes. Plusieurs morceaux me sont familier, je reviens en arrière, à la maison chez moi en Allemagne, quand ma mère ou ma soeur jouaient du piano. Du coup je me sens à l´aise. Un jour, une de mes colocs a entamé une conversation à ce sujet dans l´ascenseur. Le hasard a voulu qu´elle tombe sur la mère du pianiste. A ce qu´il parait, les parents sont désespérés parce que plusieurs voisins dans l´immeuble se sont plaints. Eux-même ne supportent que difficilement l´engouement musical de leur fils. Je ne suis pas d´accord du tout, continue mon petit!!