AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Friday, June 24, 2011

playroom

*
via fvonf
il fait toujours aussi moche dehors...

Wednesday, June 22, 2011

déluge

Je trouvais que la météo avait déjà été assez gentille comme ça avec les paysans, les jardiniers et autres amateurs de choses vertes qui poussent, mais apparemment le ciel n'était pas de mon avis et en a remis une couche. Enfin plutôt une douche. En regardant par ma fenêtre, on aurait cru qu'il y avait quelqu'un sur le toit qui s'amusait à lancer des énormes barriques d'eau toutes les 30 secondes! La rue était balayée de trombes d'eau et si j'avais eu une caméra j'aurais fait une superbe petite vidéo youtube très pro pour témoigner. Oh my gosh, it's like --- OMG!! Mais je n'avais pas de caméra. Donc j'ai collé mon visage contre la vitre que j'ai dû fermer puisque les torrents de pluie choisissaient des angles de plus en plus imprévisibles. J'ai alors observé un oiseau qui se précipitait dans le mur d'en face au niveau du 4ème étage. A moins d'avoir assisté à son suicide suite à ces derniers jours décidément plus automnaux qu'estivaux, je n'ai pas très bien compris. Le nul, pourquoi il n'était pas planqué sous son arbre préféré aussi, par un temps pareil!!

Comme il pleut et qu'il faut que je fasse une pause dans mes lectures si je tiens à ne pas être aveugle d'ici 2020, je recherche des idées de recettes pour le gâteau d'anniversaire que je veux faire à ma sœur qui vient me rendre visite à Berlin mardi prochain, enfin!! J'ai pensé à un truc assez light, ça s'appelle Double Chocolate Mud Cake. Sinon j'ai des visions divines de Erdbeer Sahne Torte, mais elle aime moins, elle veut des gâteaux à la noix la petite...

Monday, June 20, 2011

prenzlauer kinderberg

Parfois, c'est effrayant de constater à quel point les clichés se vérifient. Aujourd'hui, Prenzlauer Berg, quartier bobo berlinois par excellence, a été à la hauteur de tous mes préjugés.

Ça a commencé en montant la Kastanienallee depuis le Rosenthaler Platz. Nous cédons le passage à une Maman en vélo avec son fils d'environ 3 ans sur un siège derrière elle, elle est en train de lui demander "du, was meinst du, heute abend könnten wir doch mal das Brot selber backen findest du nicht?"/"tiens, qu'est-ce que tu en penses, on pourrait faire le pain nous-même ce soir, non?". L'enfant est en effet un être à part entière, qui a ses opinions et points de vue et qui même à 3 ans se doit d'être respecté et consulté en toute circonstance. Le petit garçon en question avait l'air complètement défoncé, je suppose qu'il détermine lui-même l'heure à laquelle il souhaite aller dormir.

Ensuite, nous longeons un terrain de jeu, bien camouflé derrières les arbres, Prenzlauer Berg est un quartier très vert. Sur le large trottoir aux pavés déformés (j'aime bien), deux petits garçons de 10 ans nous abordent, skateboards sous le bras, Vans aux pieds, teints bronzés. Futurs beaux gosses, ils sont aussi stylés que leurs pères qui refusent de vieillir. Je souris. Grave erreur, le tout blond me tend une tirelire et me demande "willst du vielleicht Geld spenden für den Spielplatz?"/"tu ne veux pas nous donner de l'argent pour le terrain de jeu?" Euh. Ces petits mecs en fait sont en mission, engagés pour la rénovation de leur terrain de jeu. Mon Dieu. Dilemme, je peux dire non ou pas aux enfants-rois?! I'm a bad person.

Nous poursuivons notre chemin vers le Wasserturm. Au café du coin, des enfants sont assis autour des tables en terrasse et mangent leurs glaces. Ce café leur est dédié. Entre les landaus et les vélos, au comptoir pour choisir les parfums, des papas soulèvent leurs filles qui du coup essuient la vitre de leurs pieds chaussés de sandalettes+chaussettes.

Le coup de grâce quelques mètres plus loin. Devant un petit restaurant de delicatessen, il y a une grande ardoise qui indique "Felix's Geburtstagsfeier - Felix wird 4"/"Fête d'anniversaire de Felix - Felix fête ses 4 ans". Le petit Felix et ses amis sont donc en train de se taper des mini calamars en sauce et de picorer des anti pasti à l'huile d'olive! Non mais je rêve.

Je rentre à Neukölln. Je n'aime pas les enfants. Tout compte fait, je préfère les vieux gros mal rasés buveurs de bières et amateurs de chiens.

Saturday, June 18, 2011

désirable

Arriverais-je un jour à acheter autre chose que des chemises blanches et des pulls bleu marine?? Je l'ignore... Pour la première fois depuis longtemps, je me retrouve à faire les magasins et pour tout vous dire, ça me fatigue. La dictature de la taille haute m'exaspère et je me refuse à choisir entre le corail et le corail et non, je ne veux pas de jupon. Je rêve d'être riche - rien que de toucher les matières des débardeurs chez H&M me ferait jurer de ne jamais plus en porter, juste en les regardant, ils se déforment. Hélas. On fait avec les moyens du bord, à la recherche de l'abordable qui nous rendra désirable... Car des fantasmes vestimentaires, j'en ai en masse, je veux une robe année 20, un beau blouson bien coupé en vrai beau cuir, des salomés à talons argentées avec de petites brides devant...

Il pleut à Berlin. C'est pour ça aussi que je me suis retrouvée dans les magasins. Et avant, je suis allée au musée du Bauhaus Archiv. J'ai acheté ce fauteuil, très désirable, en carte postale:

*
Josef Albers, armchair, 1928

Friday, June 17, 2011

smiley face

Bonne chose de faite: un gâteau au citron est en train de cuire au four, en prévision du weekend, on ne sait jamais, ça peut être pratique d'en avoir un sous le coude, non?

*degré de détente délicieusement démesuré*

Questions du jour:
- mélanger le jus de citron avec du sucre semoule au lieu de sucre en poudre, ça ira aussi pour le nappage?
- le vernis des pieds peut-il être assorti à celui des mains?
- quelle est la meilleure position pour lire des livres gros et lourds?
- comment bronzer à double face sur un balcon étroit? (celle-là ne compte pas, j'ai déjà la réponse, sortir lézarder sur le Tempelhof avec mon ami vélo couché à mes côtés)

Sinon, traverser la Oberbaumbrücke en vélo quand l'air est tiède et que le soleil qui commence à baisser colore la skyline berlinoise en jaune orangé, c'est vraiment pas mal, en fait, c'est génial!!

Wednesday, June 15, 2011

copain

*
il a une bonne tête

Tuesday, June 14, 2011

wake up

*
merci à mon amie alix
qui même à paris
me donne envie de profiter d'où je suis:
BERLIN
!!!

Sunday, June 12, 2011

rebooot

Retour à Berlin et la tête qui tourne. Il faut que je me reprogramme. Je vais me mettre en mode association. Je ne suis pas sûre de bien capter. Je cligne des yeux comme si je clignotais. Il faut que je me débranche cette nuit. Et demain, je reconfigure.

Berlin, tome 2.

Saturday, June 11, 2011

bär

Friday, June 10, 2011

portrait de l'absent

l'absent est absurde
l'absent boit de l’absinthe
l'absent ne ressemble à rien

rien pèse lourd
rien noue la gorge
rien défonce le ventre

rien fait un mal de chien, les gars,
dégâts des os, dégâts des peaux, ce n'est pas beau

et rien revient - je veux qu'il se casse loin loin loin

Thursday, June 9, 2011

racket / deux petits nouveaux


*
le rose, en fait, a la forme d'une autruche
le bleu-mauve, en fait, est une voiture
oui oui :)

-

Toujours Paris s'écrie et gronde,
Nul ne sait, question profonde,
Ce que perdrait le bruit du monde
Le jour où Paris se tairait.

Victor Hugo

Wednesday, June 8, 2011

really?

Après les examens, mon très personnel bureau d'administration de projets professionnels (BAPP) passe au dossier suivant: trouver un apprentissage pour septembre. Le problème, c'est que mon BAPP n'est pas très aimé de sa supérieure, il est même en général fuit par elle, qui continue à penser qu'un jours elle gagnera plein d'argent en lisant des livres et en disant tout ce qui lui passe par la tête. La supérieure a une grosse allergie à la réalité, le BAPP est mal barré.

Je me suis retrouvée aujourd'hui à traverser l'esplanade de la Défense pour gagner l'une de ces grandes tours, entre toutes ces personnes habillées en noir, en talons ou en cravates avec leur sachet de sushis à la main, pour un poste que je ne voulais pas. Ils avaient pioché dans le pool de CV de mon école, même ma candidature s'est faite malgré moi...
Première phase de l'entretien, description du poste. Je m'étais dit que peut-être j'allais avoir des surprises agréables, je pouvais toujours rêver, à chaque phrase on s'approchait un peu plus du gouffre. Alors Mademoiselle, pour ce poste, il s'agit de communication exclusivement interne à notre banque. Ah, j'ai dit. Il s'agit de communiquer auprès de nos employés sur les impératifs de sécurité concernant les programmes informatiques qu'utilisent nos traders. Ah d'accord, j'ai répondu. J'ai fini par comprendre qu'ils voulaient que j'élabore des posters moches à coller dans les ascenseurs que personne n'allait lire pour rappeler aux traders de changer régulièrement leurs mots de passe.
Je n'ai jamais aussi mal menti que quand j'ai dit qu'il allait me falloir un petit temps de réflexion - pour voir "si ce projet est en accord avec vos (mes) attentes concernant votre (ma) formation professionnelle".

On n'a pas toujours ce que l'on veut, mais parfois, on a exactement ce que l'on ne veut pas.

pas de peau

une peau ne sert à rien, surtout lorsqu'elle est de chagrin,
je l'ai posée à côté
, en espérant me sentir plus légère,
mais il n'y a plus rien à toucher -
j'espère qu'elle s'aère et qu'elle ira mieux demain.

Sunday, June 5, 2011

(longue) carte postale

Je suis au Havre et il pleut, pas qu'un peu. J'imagine les paysans du pays de Caux en train de sauter de joie, les belles vaches normandes auront donc de quoi se mettre sous la grosse langue ces prochains jours, parfait. J'ai raté l'orage, vers neuf heures et demie je suis tombée assommée dans le petit lit bleu qui est le mien quand je suis chez mes grands-parents. L'impression d'être une poupée. Fatigue de deux semaines d'examens, chaleur, coup de soleil, air marin - hier soir je ne servais plus à rien. Car hier, il ne pleuvait pas encore, même si tout le monde (mes grands-parents très avisés et attentifs) guettaient les perturbations orageuses docilement annoncées à la météo. J'ai failli descendre à la mer avec un parapluie, si j'avais écouté ma Mamy - parasol, oui, dont j'aurais eu besoin... On se fait toujours avoir par la météo au Havre. Je crois que dans le jardin de mes grand-parents, il y a un micro-climat qui fait des siennes. Une fois arrivée en bas à la plage, plus de nuages, mer d'huile, grand soleil et moi habillée en jean. Je me suis quand-même endormie sur les galets en observant vaguement les vagues et les petits garçons trop maigres ressemblant à ces minces aiguilles à petites têtes rondes qui avançaient, mouvements saccadés le long de l'eau. Je m'attendais à ce qu'il y en ait un qui perde un bras en trébuchant, ou une jambe, mais rien. En remontant, je suis passée par notre librairie fétiche, à ma mère et moi, quand nous sommes au Havre. Quel plaisir d'acheter des livres!! La récompense après ces dernières semaines passées à faire rentrer les règles de linguistique dans mon cerveau. Bien chargée, j'ai attaqué la montée des escaliers vers la ville haute par 30° en jean, à ne pas refaire. Et c'est en lisant les premières pages de Histoire de ma vie de Casanova que je me suis endormie.