AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Sunday, July 31, 2011

à la maison

C'est si bon d'être à la maison! Je fais court, pas une minute à perdre devant l'écran, avant de repartir, je veux profiter de ce qui me semble être un petit coin de paradis...

Après le petit déjeuner, je me suis installée dans la chaise longue, la rayée vert et blanc, dans un coin du jardin. Entourée de vert, en vue des draps blancs étendus séchant sagement à l'air, odeur de l'herbe dans l'air, un livre entre les mains, tout va bien, je veux arrêter le temps.

L'été, c'est le temps des lectures, de l'ivresse, du froissement des pages qui se tournent tournent tournent, tournis en se levant pour aller se promener, faire un tour au présent, puis replonger de plus belle dans ces mondes parallèles, partie de ping pong sans filet, les mots comme des balles se renvoient, font échos, font vivre et rêver...

Friday, July 29, 2011

la respiration selon maître kitty

*
restons zen

crise de départ

Les départs, ça rend débile. Demain je quitte Berlin et depuis une semaine je fais n'importe quoi. J'ai le droit, je pars. L'excuse idéale pour à peu près tout. Je fais le plein de burgers, pizza, köfte, kuchen, hefeweizen et autres delicatessen dans l'idée que j'en serai privée pendant au moins un siècle. Je vais finir grasse comme un falafel frit. Je pense à toutes ces vaches maigres à Paris et je ris. Je fais ma crise de départ. Cafard. Crampes. On vide les placards.

29 juillet, 15°C, pluie ininterrompue

Demain la route.

Tuesday, July 26, 2011

ballerines des mers

*
j'ai un faible pour les baleines

templière

J'essaie de me retenir, mais j'ai bien peur d'être sur le point de rédiger un énième post sur mon amour du Tempelhof - trop tard, on est en plein dedans!

Avec le retour du soleil aujourd'hui, la traversée était particulièrement agréable. Le bitume noir des pistes de décollage garde la chaleur des rayons et la diffuse, le sol prend le relais quand le soleil baisse pour garder au chaud puis au tiède toutes ces personnes qui le foulent. On peut profiter de la lumière jusqu'à la dernière minute, aucun obstacle ne vient couper court au parcours des particules lumineuses, les rayons à l'horizontal s'élancent du ballon en feu, on peut lui dire au revoir de la main et regarder notre ombre longue et sombre faire de même, sous nos pieds la chaleur reste.

Au début c'était courir ou mourir, faute de danser. Mais sur le Tempelhof, c'est une toute autre course, c'est mon corps qui se réveille et qui accélère sans que je le dirige, je le sens animal, besoin vital de bouger, de l'étendre, d'avancer. Et surtout j'arrête de penser. Il y a le ciel, les nuages, les repères habituels, l'usine Bahlsen, le Fernsehturm, les tours de la mosquée, la tour de l'aéroport, les rangées de maisons, un bout du Ring. Il y a les cerfs volants, les cyclistes, les skaters en groupes qui avancent comme sur une patinoire en formation d'hirondelles, cuisses d'acier, dos repliés... Avec toute l'énergie de dépensée sur ce terrain, on pourrait alimenter un village entier. On court connecté à un circuit d'énergie.

Sinon on peut aussi simplement s'allonger dans l'herbe, et oublier que l'on se trouve en plein milieu de Berlin. On peut se la jouer Google Earth et dé-zoomer dans sa tête, jusqu'à voir apparaître la carte de l'Allemagne, de l'Europe, du monde...

J'irais dire au revoir samedi matin avant de monter en voiture (s'il reste de la place pour moi avec toutes ces affaires à charger), ça sera un grand moment dans l'histoire de mon petit cinéma personnel, à genoux sur le Tempelhof, à baiser le sol :-D

Sunday, July 24, 2011

Au fait...

...je ne sais pas vous, mais moi tout à l'heure Amy Winehouse est passée, elle est apparue dans sa petite robe colorée en tirant sur sa longue mèche noire, en bougeant sur ses jambes toutes minces, posant sur moi son regard surligné, elle a chanté tears dry on their own et je l'ai saluée.

Sinon, la soirée à été calme. Après un weekend agité, plus que des vagues-vaguelettes. Un deux trois quatre cinq jours au compteur avant de quitter Berlin-bulle.

Ich werde das Gefühl, in Berlin zu sein, vermissen. Ich werde wohl meine Gedanken dorthin auf Reise schicken, immer wieder wenn mir danach ist, bis ich wiederkomme...

Mir schwirrt der Kopf, Startbahnen und Landebahnen, komplizierte Laufbahnen, was bahnt sich an, Bahnbrechendes, Bannbrechendes, Bahn frei, wir kommen!

Wednesday, July 20, 2011

la crème de la kreme (pas vraiment)

Dans la série "je suis la consommatrice rêvée de tous les marketeurs et publicitaires", voici la dernière trouvaille du jour, tadaaa:
Je vous avez bien dit qu'il ne fallait pas sous-estimer l'industrie du chocolat en Allemagne, cf. mon post "meeeuh" à ce sujet. Franchement, fallait le faire, mélanger du Philadelphia (depuis peu commercialisé en France d'ailleurs) avec du chocolat... Je ne sais pas trop comment traduire le mot Frischkäse en français, de toute façon la traduction du champ lexical des produits laitier est hautement compliquée et mériterait un diplôme à part. Les apprentis pâtissier de Käsekuchen, Cheesecake et autres délices en conviendront. Démonstration:

Le fromage blanc n'est pas exactement le Quark allemand,
le Frischkäse n'est pas vraiment du fromage frais ni du kiri,
le Schmand n'est pas vraiment de la crème fraîche,
la saure Sahne n'est pas de la crème liquide,
la Sahne non plus n'est pas exactement de la crème liquide,
peut être que la faisselle est bien le Hüttenkäse
(mais ça on s'en fiche un peu)

... et quand les Italiens s'en mêlent avec leur ricotta, mascarpone et compagnie, on est définitivement paumé!!!

Bref, j'en reviens à ce magnifique nouveau produit que j'ai tout de suite mis dans mon panier sans me poser de question tout à l'heure en allant faire les courses. J'ai testé. Le "kühler Schokogenuss", il n'est pas franchement au top. Je crois bien que je préfère le Nutella. Et si je veux, je peux toujours mettre une couche de Frischkäse par dessous, au cas où ma tartine me semble encore trop légère, trop peu consistante et ne croule pas encore assez sous les calories crémeuses.

Monday, July 18, 2011

bitte ölen

Noch knappe zwei Wochen in Berlin und immer noch kein Post auf Deutsch! Tatsächlich... Ihr glaubt gar nicht, wie komisch sich das anfühlt, hier plötzlich auf Deutsch zu schreiben, als würde sich gleich meine Tastatur sträuben, aufbäumen, mir fliegen die Buchstaben um die Ohren! Und meine Finger sind steif, ich brauche Tonleitern, deutsche Worte und Sätze, viele viele viele. Ich bin eingerostet. Öl bitte.

Man nistet sich eben ein, in einer Sprache, man macht es sich herrlich behaglich. Auf Französisch zu bloggen hat mir die letzten Monate ein Gefühl der Sicherheit vermittelt, mein Blog war mein Schwimmring, ohne den ich wohl hoffnungslos abgedriftet wäre... Es ist verdammt nochmal gar nicht so einfach, beides zu pflegen, beides zu denken und zu leben, auch wenn es Alltag ist! Ich sehne mich danach, mir keine Fragen stellen zu müssen, genau zu wissen, DAS bin ich. Ich will mich nicht entscheiden, warum fühle ich mich trotzdem dauernd zur Entscheidung gedrängt?
Sprache befreit, man kann sich ausdrücken.
Sprache schränkt ein, man muss eine auswählen, bevor man spricht. Oder schreibt. Man wird eingeordnet. Und was dann dabei herauskommt ist manchmal wie Tag und Nacht. Prost Mahlzeit.

Mist, ich wollte niemanden erschlagen hier mit meinem Post... Aber diese letzten Tage in Berlin, bevor ich dann wieder nach Frankreich gehe, die haben es in sich! Ich fange schon wieder an Reserven anzulegen, panisch panisch Päckchen mit Alnatura Nussmischungen und verschiedene Sorten Yogi Tees stapeln! Ich frage mich plötzlich: Wie konnte ich in einem Land ohne Drogeriemärkte überleben? So wenig hübsche Rennradfahrer? Ohne Tempelhof-grosse Grünflächen zum Laufen? Ohne Vollkornbrot? Ohne billiges Bier und ohne leckerste Kuchensorten? Ohne Brunch für wenig Geld? Ohne endlose elektro Parties in entlegenen Lagerhallen? Muss wohl möglich sein. I did quite well, once, I believe.

(Englisches Ausreissmanöver, bemerkt?)

Schluss für heute, wir schliessen, ich habe rote Augen und mein Hirn qualmt.

Sunday, July 17, 2011

coup de fil

Peu de choses sont aussi réconfortantes que le coup de fil du dimanche à ma grand-mère. Extrait.

- Alors Mamy, qu'est-ce que tu fais de beau?
- Oh, ben là je tricote en regardant Questions pour un Champion. Tout à l'heure on a regardé le Tour de France. Il pleut à verse depuis deux jours, j'ai froid, j'ai deux pulls sur moi et j'ai ressorti ma bouillotte hier soir. Et toi ma petite chérie?

Moi ça va. Couchée à 7h, levée à 15h. Nuit à danser dans un hangar paumé complètement à l'est de la ville. On profite de Berlin autant qu'on peut. Dans deux semaines tout est terminé on remballe. Je n'en mène pas large.

Friday, July 15, 2011

groseilles et petits cœurs

*
un amour de gâteau
on a envie de l'embrasser avant de le croquer
c'est mon crush craquelé de la journée...
(j'adore ma coloc)

Wednesday, July 13, 2011

lil'geek

Le petit geek qui sommeille en moi parfois, qui l'eut cru, m'a titillé jusqu'à ce que je lui cède et que j'installe sur ce blog un lien vers twitter. Vous entendez les petits oiseaux? Haha. Ce post pour vous dire que je ne sais absolument pas si j'ai bien fait de lui prêter l'oreille et que je ne sais pas non plus si ça sera très utile. En attendant ça décore.

J'essaierai tout de même de poster sur twitter des liens qui ont attirés mon attention, mais bon, je ne vous en voudrai pas si vous n'y allez pas, je pense que c'est surtout chronophage et nous dicte un rythme de dopé... Et de toute façon peut-être que ça ne vous intéressera absolument pas. Un des derniers tweets est un lien vers un article décrivant comment mettre des tranches de pastèques à griller sur son barbecue.

(Ahlala le digital, fatal, fatal - rien que sur face de bouc, j'ai déjà l'impression de passer énormément de temps à brasser de l'air, à hyper-ventiler pour trois fois rien... Il fait un peu froid dans le cyberspace parfois, il faut se couvrir avant d'y aller...)

remedy

Je ne sais pas vous, mais moi ce temps fluctuant me dépasse. Pire, il me semble que ma courbe d'humeur lui colle au derrière. Mes deux frères baromètre et thermomètre m'entraînent avec eux, j'ai du mal à suivre. Ensemble on trace de magnifiques diagrammes, programme de huit aérien, niveau confirmé, il faut s'accrocher. Valse étrange à deux temps, beau gris soleil pluie, je ne sais plus sur quel pied danser. Je rêve d'une semaine plate, lisse, douce, facile. Ou même d'une seule journée plate, lisse, douce, facile, il ne faut pas trop en demander au temps ces temps-ci et à moi non plus. Ce soir encore, j'attends l'orage. Les réglages s'opèrent, un deux un deux. Un c'est bien, deux c'est mieux, je ne sais pas, faisons confiance aux techniciens.

Parler du temps est toujours un bon remède.

uk

*

Sunday, July 10, 2011

again

*
sunny 4th of july (in san francisco)
by heidi swanson

Et oui, comme vous pouvez le constater, mon envie des US reste intacte. Parfois je me demande ce qui s'est passé dans ma tête vers l'âge de 15 ans pour que je sois autant attirée par ce pays... En tout cas mes rêves d'ailleurs et de bonheur sont venues s'y loger sans que je ne comprenne trop pourquoi. L'anglais, salvateur solvant entre le français et l'allemand, oui. Mais aussi un désir simple, irrationnel, enfantin d'aller bien en allant là-bas et de sentir ma vie entre les mains. C'est un peu fou et je risque la grosse désillusion, tant pis, il faut bien des rêves dans la vie, et à celui-là, j'y tiens.

Je relis pour la 4ème fois Franny and Zooey. Ce livre me réduit en cendre et me fait renaître à chaque fois, no kidding...!

Saturday, July 9, 2011

torpedo 3 2 1

*
vieux pavés déglingués + vieux vélo grincheux = rodéo nocturne

isabella (keats very revisited)

J' ai du basilique sur le balcon,
mais je ne l'arrose pas de mes larmes,
il est bien assez grand
et ne me vient pas de l'amant
qui les bras ballant se ballade
quelque part.

Première et fidèle abonnée
au marchand de rêves verts et dorés,
je m'en fiche de ses épopées
il est en retard!

Il s'est perdu paumé peut-être pendu,
un moment qu'on ne l'a plus vu
se promener dans ces rues
l'amant, ce vantard!

Que le prince range ses promesses,
la princesse a mangé ses tresses
elle a eu faim, il a été long
à traîner au lieu de grimper au balcon.

Friday, July 8, 2011

smooth and damp

C'est reparti - ambiance fin du monde au travail, le ciel est gris, l'air est chargé, l'humidité fait remonter les souvenirs... L'odeur de la pluie ce matin me rappelle les petits matins aux États-Unis sur le deck avec le jardin, puis la forêt tout au fond, plongés dans la vapeur, la rosée sur l'herbe, tout respire, tout transpire, tout est vert et vivant. Emmitoufflée dans mon gros pull sur les chaises en bois, je croque dans ma tranche de french toast qui me semble délicieuse, goût de cannelle et de beurre et je n'en reviens pas d'être où je suis. Plus tard je me ferai un smoothie aux blueberries.

Wednesday, July 6, 2011

très commode

*
c'est dans la chambre du sartorialist
à l'hôtel excelsior de florence
je m'imagine qu'il y fait bien frais
je rêve de partir en italie
en tout cas on a les mêmes chaussures, lui et moi
celles de droite

Monday, July 4, 2011

limo irgendwo in mitte

*
ma soeur et moi

brunchy

*
un brunch à berlin, c'est pas trop mal
(au café fleury, donc en version franco-allemande...)

réclamation

*
je crois bien qu'à berlin tout le monde est d'accord là-dessus...

La météo est des plus déprimantes. Je ne quitte plus mon k-way. Heureusement, il est bleu marine, je passe entre la bruine et les éclairs presque inaperçue tandis que les petits enfants en impers rouge et bottes jaunes vives attirent tous les regards. Ils s'éclatent à sauter dans les flaques. Moi je m'éclate aussi, mais différemment, par exemple sur le pont de la Warschauerstrasse. Depuis ma chute d'hier sur des rails gluantes (classic), je ne prends plus le vélo. J'ai un genoux bleu, une cheville qui enfle et les paumes des mains défoncées. Mon nouveau parfum s'appelle Arnican.
Sinon aujourd'hui journée au travail dans jean humide et chaussures bateaux aspergées, la semaine s'annonce charmante. Ma coloc de toute façon est déjà malade, rescapée de la "Fusion", LE festival où tout le monde était ce weekend sauf moi. Finalement, je me dis que ce n'est pas plus mal. Singing in the rain tu parles. Sa tente kaki est déployée sur mon balcon pour "sécher". Comme la pluie ici préfère tomber à l'horizontal sous les rafales, j'ai comme un léger doute sur l'efficacité de l'opération. En tout cas à travers la vitre on dirait que mon balcon est un abris de militaire ou de sniper. C'est un peu ça, je suis barricadée chez moi à guetter les éclairs, à attendre les éclaircis.

pola


*
sibylle bergemann, polaroids

Magnifique exposition des polaroids de Sibylle Bergemann, 1941-2010, en ce moment au c/o Berlin. Impossible malheureusement de retrouver les polas que j'ai le plus aimés, voici cependant le cliché de l'affiche - poignant! L'expo inclut un film sur la vie de cette photographe d'Allemagne de l'est, avec de longs passages d'entretien, absolument passionnant, sur son histoire, sa manière de photographier, son regard sur les personnes et les choses. Elle avait le don des belles compositions, le don de capter le désir ou la nostalgie, de capter un instant de vie dans son intégralité, esthétique et ressenti. J'ai beaucoup aimé.