AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Saturday, October 29, 2011

Thursday, October 27, 2011

dej

Ce matin au petit déjeuner (il y a 10 minutes), j'ai pensé à cette phrase que j'avais lue hier soir sur l'un de ces lifestyle blogs à la gloire d'entrepreneurs stylistes, graphistes, créateurs qui mangent bio, cultivent écolo et clament leur amour du vintage pour personnaliser la déco de leurs lofts (tous étrangement ressemblant). Petite phrase anodine, je dis bien.

- Décrivez-moi comment vous débutez la journée.
- J'aime me lever à 7h et je déjeune un thé vert, histoire de commencer la journée détox.

...

Moi là sinon je bois mon café au lait et je viens de manger une part du gâteau banane chocolat que l'on avait préparé hier soir pour l'anniversaire de mon coloc. Aussi, je n'ai pas fait 2 heures de yoga hier soir.

Bonne journée les copains!

Wednesday, October 26, 2011

hang on

*

mm

*
pierre wanted to be a poet
before falling asleep, he slipped the book underneath his pillow and he prayed:
'move me, my marble monster, my moaning moon, move me more'

the god of the poets took pity on him and the polishing power of words came to carry him along the river, poems like pebbles, poking and pushing him further out towards the sea of sailing wonders

Monday, October 24, 2011

point météo

Trop longtemps que je n'ai pas fait de remarques sur le temps. Ce weekend, c'était compliqué. Vendredi tout le monde se croyait en hiver, tout est arrivé en même temps: le froid, le rhume, les grosses écharpes, les premières mandarines sur le marché de Barbès, l'allumage du chauffage... Demain, obligé, on passait en dessous de zéro et on réservait ses billets de train pour Noël. Mais voilà que toutes dispositions prises, le samedi arrive - toujours frais mais quand même beaucoup moins, franc soleil, retour des lunettes de soleil et des touristes heureux à deux devant un sacré cœur étincelant. Le Parisien consciencieusement paré est déconcerté. Dimanche rien ne va plus, soleil désarmant et température proche des 20°C, visions étranges où des laines et manteaux traînés comme des fardeaux côtoient des touristes radieux en sandalettes et vestes polaires nouées à la taille qui s'empiffrent de macarons aux pieds de la Tour Eiffel.

Le beau temps n'en finit pas, on dirait que Paris est récompensée en rayons de soleil pour je ne sais trop quoi...

Sunday, October 23, 2011

éléphant rose

*
au stage, je suis tombée amoureuse de cette théière rose pâle
j'ai trouvé qu'elle se mariait à ravir avec les petits nuages en sucre

Wednesday, October 19, 2011

drive

J'ai vu Drive et depuis je ne sers plus à grand chose. Ce film m'a pris aux tripes et ne me lâche pas, et je n'ai pas envie qu'il me lâche, je crois que je suis un peu masochiste. J'écoute la bande originale, ça et ça. Drive est un coup dans le ventre, dans le cœur, une douleur qui réveille, une violence lente et vive. L'intensité nous pétrifie et nous emporte dans la nuit, dans la ville, au volant, mystérieux et terrifiant. J'ai aimé ce décors un peu ancien, le supermarché, l'ascenseur, l'appartement, le garage... La lumière, les couleurs, les silences. Cette ambiance de western, de grease, de mafia. Son regard bleu, blond et ténébreux, héros et humain, blouson en satin, scorpion jaune, gants de cuir, le voisin, le requin, l'homme, l'enfant, le destin...

Thursday, October 13, 2011

-

Aujourd'hui, on m'a dit que le meilleur moyen d'être heureux était de ne pas en espérer trop.
Je me suis donc dit qu'il était grand temps de désespérer un peu, mais ça ne m'a pas semblé logique.

Je fais de mon mieux.

Wednesday, October 12, 2011

minuit

*
"Je vous souhaite une bonne nuit."
mon ventre se tord

pretty damn cool

*
ce blog avait grand/grave besoin d'une image comme celle-ci
pour se remettre de ses mots

le dixième

Les journées à Paris sont épuisantes. A la fatigue s'ajoute l'habitude et très rapidement on circule dans une bulle et l'on cesse d'être surpris par ce qu'il y a autour. Les déplacements deviennent automatiques, un parcours que l'on mène à son terme, une course planifiée. 
En fait, il suffit de changer son trajet matinal d'une rue, de prendre une autre station de métro, de descendre à un autre arrêt, pour d'un seul coup réaliser que la ville est vivante, qu'elle est autre chose qu'une toile de fond grise, qu'un décor que l'on pense connaître par cœur. Aujourd'hui, au lieu de prendre le métro à Barbès, je l'ai pris à Poissonnière. Et soudainement, ma carte mentale de Paris s'est étendue d'une poignée de rues, de tout un petit quartier où je ne passais jamais, caché derrière le massif boulevard de Magenta. La diversité du dixième est fascinante! 
Sur le chemin du retour, j'ai pu entrer dans une boulangerie acheter une baguette, chose finalement assez compliquée à dénicher parmi les pâtisseries orientales en bas de chez moi. J'avais l'impression étrange d'avoir sous le bras une espèce de totem qui me consacrait officiellement habitante du quartier... Totem croustillant dont je ne me suis pas privé de manger le bout en traversant la rue de Maubeuge d'un pas soudainement plus léger.

Wednesday, October 5, 2011

kennenlernen

gesehen haben sich beide
schon eine ganze weile:

blicke knicken aus winkeln
und knallen zusammen

doch die luft ist dick 
und nicht ganz dicht

schwach, wer ein wort wagt
sein wort wiegt und gibt

der schweigende weiss gewiss
er gefällt

soll doch der andere fallen.

doch schweigen leider beide
leiden beide schweigend

und werden krank vor gedanken
an den schönen unbekannten.

ascension

"Sertie profondément dans la masse de la haute montagne, la vallée au fond plat touche à l'apothéose de sa fertilité; çà et là, un pré a été coupé, alors que tous les autres, immense houle d'un vert  éclatant, sont dans l'attente du faucheur. Qui a idée de la magie qu'opère à cette heure matinale et en cette saison, par grand beau temps, une vallée fertile en montagne? Magie faite à la fois de puissance et d'une indicible et mystérieuse délicatesse. La puissance émane de la profusion des verts, de l'immensité des monts et de la luminosité du ciel, qui est trop intense pour que l'on parle de ciel bleu ; l'azur futur attend sous un voile pommelé éblouissant, qui tremble, couleur d'étain (le soleil illumine les hauts des sommets bien avant de venir jusqu'ici). La délicatesse, la douceur, l'ineffable se dégagent de ce reste de brume dans les fonds, de ce tintement de faux que l'air rapporte par instants d'on ne sait quel lointain, de cette paix profonde de la vallée. Sur le fond composé de tous les verts, un éclair se détache parfois avec une vigueur prometteuse: la rivière."

*
Ascension de Ludwig Hohl aux Editions Attila

Le texte original est en allemand, publié chez Suhrkamp sous le titre de "Bergfahrt"
C'est transparent, transportant, ténébreux et c'est à lire!

Tuesday, October 4, 2011

deutsch und durcheinander

So, heute war der deutsche Nationalfeiertag und ich gestehe, dass ich zuweilen in patriotisch-nostalgische Zustände geraten bin! Im spätsommerlich schwülen Treiben von  Paris ist mir die deutsche Einheit unerwartet nahe gegangen und ich hatte plötzliche Sehnsuchtsschübe nach meiner Heimat, von temperaturbedingten Hitzewallungen untermalt. Das hat dann damit geendet, dass wir in unserer Wohnung eine Art deutschen Abend veranstaltet haben, mit Kartoffelsalat und Wienerle (ok, zugegebenermassen waren es fake Wienerle aka Knakis aus dem Monoprix...) und Bier (nein, kein Hefeweizen, sondern belgisches Gebräu in 1 ml Nuckelfläschchen wie sie die Franzosen so schätzen...). Nach einem endlos langen Tag in der rue Saint Guillaume, zwei Präsentationen, viel zu viel Sciences Pipo Smalltalk und dem üblichen Steckenbleiben auf der ligne 4 war das eine wahre Erlösung. Dazu haben wir eine unerhörte Mischung aus Grönemeyer, Sportfreunde, Beginner, Ärzte, Prinzen und Löwenzahn Soundtrack Musik gehört. Ist etwas ausgeufert alles, mein armer armer französischer Mitbewohner. Ich hätte ihm wenigstens Tic Tac Toe ersparen können, aber ich hatte grosse Lust, gnadenlos zu sein. Mir fehlen die Freiburger Berge und das Grüne, der Herbst im Kaiserstuhl, die Reben, die gechillten Berliner Studenten, das Gefühl, sich auf Leute verlassen zu können, das Gefühl, dass es sowas wie vernünftiges Denken gibt, das Dinge einfach funktionnieren, grosse Männer, Fahrradfahrer, billige Burger... Das ist alles ein grosses Durcheinander in meinem Kopf, und es ist längst nicht alles und längst nicht präzise genug ausgedrückt. Was ich damit sagen will ist: Deutschland ist schon ein ziemlich tolles Land und das kann ruhig auch mal gesagt werden.