AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Wednesday, March 30, 2011

je voulais travailler et puis...

... voilà à quoi a servi ma soirée.
Et aussi j'ai écouté en streaming le dernier album de The Kills,
j'ai réussi à faire les 2 en même temps, je n'en suis pas peu fière.
bonne nuit les amis

meeeuh

J'ai toujours clamé que le marketing des produits en Allemagne n'était pas vraiment à la hauteur de ces petits génies du marketing français qui font tourner de l'oeil les touristes allemands quand ils passent la frontière pour aller dévaliser le Cora d'outre-rhin et qu'ils se retrouvent devant le rayon des produits laitiers ou des biscuits apéritifs. La claque. Mais avec les années, j'ai l'impression que les marketeurs allemands commencent à comprendre que pour faire plaisir au client (et donc le faire acheter), il faut tout donner, chaque petit coin de packaging est exploitable, il faut y aller, avec des nouvelles ouvertures encore plus pratiques, des nouvelles recettes encore plus originales, etc. L'avant-garde de cette revanche allemande, c'est l'industrie du chocolat. Je ne connais pas de concurrence plus bénéfique et plus délicieuse que celle entre Milka et Rittersport! A chaque nouvelle saison, ils se surpassent. Pâques approchant, je ne vous raconte pas. Il ne me reste plus qu'à vous expliquer en photo pourquoi je vous parle de tout ça:

la tablette pré-séparée, si c'est pas futé ça!
une moitié pour aujourd'hui, une pour demain
une moitié à déguster chez soi, l'autre pour le pique-nique printanier

Sunday, March 27, 2011

sempé

- Je regrette la petite chambre que j'occupais avant ;
j'avais l'impression d'en savoir davantage...

Saturday, March 26, 2011

tout va encore mieux

Samedi - et ça ne me dit pas toujours pas de sortir. C'est vrai qu'on est tellement bien enfermé chez soi à regarder la poussière tomber. Je ne comprends pas. Je ne mange que des trucs verts bourrés de vitamines. Kiwis, brocolis, roquette et poivron vert*. Enfin quand j'ai faim, parce qu'il n'a rien de plus efficace pour couper l'appétit qu'un petit virus. Je bois tout le temps du thé, j'alterne maintenant entre camomille, fenouil et thym, j'ai une potion magique qui gargouille en moi. J'en ai marre, j'ai envie de me droguer with some proper stuff et d'aller mieux!! En plus à force de rester autant allongée, mon dos part en vrille, je fais de la gymnastique douce comme les mamies pour le remettre à l'endroit, mais j'ai quand même l'impression que le moment où j'aurais besoin d'une canne approche à grande gorgées de tisane. Je crois que ce virus me porte la poisse. Mon téléphone portable m'a suivie et est également tombé en panne. Vachement solidaire comme geste. Comme ça, même au cas où quelqu'un comptait m'appeler pour me soutenir moralement (j'entends par 'quelqu'un' quelqu'un d'autre que la sainte trinité familiale maman-mamy-ma soeur, qui elle est d'un soutien indéfectible), eh bien c'est raté! Je me demande ce que je vais bien pouvoir fabriquer ce soir... à part cuisiner des trucs gras, chauds et sucrés et très régressifs comme du riz au lait à la cannelle et ressortir le seul vieux DVD qui me reste encore à regarder (Top Gun), je ne vois pas... au secours...
* poireaux!! j'ai oublié, aussi des poireaux!!

ps: ceci est le dernier post consacré à ma propre petite personne malade, c'est promis. moi aussi, j'en peux plus.

Friday, March 25, 2011

tout va bien

Après avoir patienté pendant presque une heure dans la salle d'attente bondée ce matin, le médecin m'a tout simplement conseillé de m'en remettre aux conseils de ma grand-mère et d'aller me coucher avec une réserve de quelques litres de thé à la camomille à proximité. On est en Allemagne, pas de doute. Mais monsieur j'ai vraiment très mal au dos je lui ai dit. Il n'a rien voulu savoir, pas le moindre petit cachet, c'est passager mademoiselle, rentrez dormir. Je ne fais que ça depuis deux jours, je m'y recolle... Et aussi il m'a dit d'éviter les lieux publics propices aux infections de tout genre. J'ai pensé très fort 'comme votre salle d'attente quoi'. Et je suis rentrée chez moi, allégée de 10€ de Praxisgebühr et avec probablement 3 ou 4 nouveaux virus en plus.
J'espère que vous au moins, vous êtes au top de la forme...
Infectieusement vôtre,
Camomille

Thursday, March 24, 2011

le vent

Encore une journée passée à dormir. J'ai mis le nez dehors une fois (sur mon balcon) et j'ai constaté qu'il y avait un vent léger, un vent à faire virevolter feuilles mortes, poussière et débris en petites spirales surnaturelles au milieu de la rue, un vent tout doux mais bien présent, un vent énervant pour tout ceux qui pèsent trop lourd pour en savourer la légèreté, un vent qui leur glisse entre les mains comme de la soie et les laisse sur le côté pour aller s'amuser avec les amoureux.

Wednesday, March 23, 2011

éferalganisée

Non je ne suis pas morte - juste clouée au lit par un espèce de virus bizarre qui m'est tombé dessus la nuit dernière. Moi qui ne suis jamais malade, bim, prends toi ça! J'ai dormi toute la journée, dehors soleil éclatant. En fait, quand je me suis levée ce matin, j'ai incriminé le Fastentee. Je vous explique. Après le départ regretté de mon amie parisienne, j'ai senti un formidable élan printanier, un besoin soudain d'aérer, de ranger, de dépoussiérer... et d'arrêter de pleurer si je n'ai pas ma part de gâteau quotidienne. Je me disais, c'est le moment d'une bonne cure de détox! Et je suis allée m'acheter ce fameux thé. Qui contient aussi du maté. Eh bien échec et mat pour le thé au maté, parce que cruche comme je le suis parfois, j'en ai bu trois grandes tasses dans la soirée. Les vertus coupe-faim certes, mais surtout stimulantes du maté ont agi et m'ont fait me réveiller toutes les demies heures à partir de 3h17 (c'est mon Funkwecker géant, objet également sous-loué, qui me l'indique que je ne le veuille ou non en orange fluo). Après ma délicieuse nuit je me suis donc réveillée en me demandant si je n'étais pas une zombie. Hallucinations sous la douche. Opération détox 100% réussie... En arrivant au boulot, j'ai dû prendre direct le téléphone. D'une voix fraîche et pimpante, je suis tombée sur une vieille sorcière qui appelait principalement dans le but de se défouler sur quelqu'un. Un bulldog, une harpie, une ignoble hyène. Je vous passe le reste, j'ai en tout cas fini par abandonner la lutte avant la fin pour rentrer, les dents claquantes.
Geteiltes Leid ist halbes Leid on dit en allemand, une peine partagée n'est plus qu'une demie peine. Donc bon, merci d'avoir supporté mes plaintes. En retrouvant mon blog, je me sens un peu mieux. Je vous promets que le prochain post sera plus joyeux. Tinkiet.

Friday, March 18, 2011

the baguette

Bon, dans pas longtemps du tout, j'ai mon amie parisienne qui arrive - elle ne vient pas exactement de Paris, plutôt de Picardie, mais je l'ai connue à Paris et elle représente pour moi tout le charme de la vie parisienne et donc elle sera nommée le temps de ce blog "mon amie parisienne".

J'ai monopolisé une bonne heure de mon après-midi pour réfléchir à ce que j'allais bien pouvoir préparer pour l'accueillir... Je suis passée de 'des pâtes au pesto' (bof) par 'un Abendbrot à l'allemande' (mouais) à une sorte de combinaison maladroite des deux, 'bruschetta' (miam). J'ai trouvé que c'était une très bonne idée. Surtout que j'avais vu la semaine dernière les acteurs du film Julie&Julia en engloutir, moi mourante d'envie devant l'écran.

Je me suis alors plongée dans l'occupation hautement méditative du pelage de tomates. Puis du pressage de gousses d'ail, c'est très réjouissant. Et c'est là que je me suis rendue compte que de la bruschetta avec du Vollkornbrot allemand, ça n'allait pas le faire, même avec 3 litres d'huile d'olive. Je suis partie en mission, très concentrée et surtout pressée, je pensais si fort 'baguette' dans ma tête que j'avais l'impression d'avoir un post-it collé sur le front. Au moins les gens auraient su ce que je cherchais désespérément à cette heure tardive et auraient peut-être pu m'aider - parce que trouver une baguette dans mon quartier, c'est justement comme trouver du vrai pain complet à Barbès: pas évident DU TOUT. Après un Aldi, un Lidl (oh le charme des discounters allemands!) et 3 boulangeries turques qui faisaient en même temps vendeur de kebab, j'ai fini par la dénicher. La baguette de Neukölln. Dans une de ces boulangeries automatisées assez sordides, mais pourtant dévalisées, heureusement qu'ici personne n'achète de baguettes, il ne restait plus que ça. En rentrant, les joues en feu, avec ma première baguette berlinoise sous le bras, j'ai entamé le croûton. Et ça m'a fait tout bizarre...

En tout cas ce soir, j'espère que l'on va bien manger, mon amie parisienne et moi! Et par la même occasion, je vous dis bon appétit à vous aussi, même si vous mangez des pâtes au pesto.

(Lecteurs avertis que vous êtes, vous ne serez certainement pas sans vous dire 'mais elle ne pense qu'à manger cette fille!' - ce à quoi je réponds: bien vu. Je précise tout de même pour un lecteur de passage que non, ceci n'est pas un blog de cuisine et que je suis désolée si ça sent un peu le steak ou l'ail ces derniers temps...)

Thursday, March 17, 2011

belle jambe

(ne cherchez pas pourquoi je poste cette photo -
je me disais juste qu'il fallait purifier l'ambiance de mon blog
en prenant un peu d'air et de hauteur)

quinoa? connais pas

En ce moment, quelqu'un qui jetterait un regard indiscret dans mon frigo arriverait très rapidement à une conclusion inquiétante sur mes habitudes alimentaires. Tout à l'heure je me suis dit que j'étais mal barrée pour mon régime printanier quand j'ai compté trois plaquettes de beurres et 4 sortes de fromage et trois grands pots de yaourt au lait des alpes. J'ai dû avoir un moment d'absence en faisant les courses.
(J'aimerais préciser que les vaches qui donnent ce lait alpin dont est fabriqué mon yaourt sont plus heureuses que les autres. La preuve, elles sourient sur l'emballage. Oui, la consommatrice dont rêvent les marketeurs, c'est bien moi.)
Pourtant, après réflexion, cette accumulation de matière grasse s'explique tout à fait logiquement! Il y a le beurre bio de tous les jours dans l'emballage vert. Ensuite le beurre normal dans un emballage jaune qui va finir en béchamel ce weekend entre deux tranches de lasagnes. Et le beurre demi-sel paysan breton dans son emballage rouge que j'ai été obligé d'acheter, d'abord parce que c'est bon et ensuite parce que c'est français et que depuis quelques jours, c'est un critère absolument et complètement suffisant en lui seul. Même s'il m'a coûté 3€, un vrai produit d'exportation, un lingot de beurre en quelque sorte.

Wednesday, March 16, 2011

le steak

Je vous disais que ce n'était pas si facile de me retrouver à Berlin. Ce que je dois ajouter, c'est que je n'ose même pas imaginer mon état si ma très chère amie du sud-ouest n'avait pas choisi de passer l'année ici. Elle, qui aimait se proclamer fièrement française d'origine franco-française et qui m'avait demandé en arrivant à Nancy il y a 5 ans si elle allait devoir s'acheter des moonboots pour passer l'hiver, vit à présent à Friedrichshain - et assure à elle toute seule (ou presque) l'entretien de cet univers français qui soudainement s'est mis à me manquer cruellement.

En attendant, elle aussi apprend à connaître le charme si particulier des Allemands, de certains Allemands, en l'occurence de ses colocataires végétariens. La semaine dernière par exemple, mon amie du sud-ouest a voulu se faire cuire un steak. Ce n'était pas une mince affaire. Sous le regard inquisiteur d'un de ses colocs, elle s'est sentie obligée d'expliquer qu'elle avait des carences en fer et qu'elle avait besoin de viande rouge et que sinon elle risquait de s'évanouir sur le champ - ou plutôt sur le sol crade de la cuisine. On lui a alors signalé qu'elle tuait des animaux et qu'elle pouvait tout autant se préparer des lentilles. Quelle alléchante alternative, s'est alors écriée mon amie. Son coloc, ne parlant pas l'ironie, était ravi d'avoir rempli son devoir moral de végétarien militant avec autant de succès.
Ces derniers temps, les questions d'alimentation sont moins d'actualité, car mon amie a entamé son stage au Bundestag et s'est vue attribuée une députée de la CDU. Je vous laisse imaginer les débats internes que cela a provoqué. (Précision: sur le frigo de la coloc est collé le fameux sticker "Atomkraft nein danke", non à l'énergie nucléaire). Je me tiens désormais prête à l'héberger, ça serait chouette, on mangera des steaks.

le cafard du homard

Il faut me rendre à l'évidence, mes débuts à Berlin ont été moins évidents que prévus. Plongée dans le bain d'outre-rhin, je me suis soudainement identifiée à ces homards maladroits que l'on tente de cuire et qui ne savent que lentement bouger leurs pinces en signe de protestation. On me cuisine à l'allemande. Au secours. Oui, je l'ai choisi voulu décidé. Mais maintenant je ne sais plus. Déroutée, je cherche à pincer de quoi me rassurer, un fond de casserole sur lequel rebondir. Je me demande: est-ce qu'il y avait une date échéance dont personne ne m'aurait parlé? Un préavis à ne pas dépasser pour rentrer en Allemagne sans me sentir étrangère?

Tuesday, March 15, 2011

cherche toujours

sachant que selon le sachet de thé savant, la connaissance ne peut être atteinte en cherchant en un seul endroit, je me dis que, cool, abonnée à être éparpillée, les chances sont multipliées.

pour déchiffrer ce qu'il y a écrit, il vaut mieux cliquer sur la photo je crois

Monday, March 14, 2011

il pleut

Ce matin en sortant de chez moi, l'odeur de la pluie a dû provoquer des réactions chimiques dans mon cerveau, j'étais déconcertée. Aujourd'hui, je ne sais pas du tout où je suis. Chute de pluie, coup de blues, les gouttes sont fines, mon humeur se dilue, je vois tout en gris-bleu.

*flashback été 2006*, New Jersey, pluie d'été, l'humidité et la chaleur révèlent les parfums, impression insistante de sentir celui du premier amour américain, je vois la buée sur les vitres du pick-up, je sens mes pieds qui glissent dans les tongues mouillées, je traverse les voiles de vapeur sur le bitume des parkings, j'aperçois la batte de baseball qui dépasse sous un buisson et que nous avons oubliée de ranger...

*flashback j'ai à peu près 13 ans*, à la maison au printemps, au début de la saison des asperges, tôt le matin un dimanche avant une promenade en vélo, la terre est humide, il a plu, légère nausée face à une nature regorgeante de fraîcheur et de vert, je déteste mon cycliste vert clair qui ne va pas avec mon pull à torsades bleu ciel, je frissonne...

Sunday, March 13, 2011

du gâteau tu mangeras

Ce thème du gâteau mérite une petite note à part...
En effet, depuis que je suis ici, le gâteau est omniprésent. Dans les boulangeries banales aux coins des rues, dans les bonnes boulangeries dans les rues plus perdues, dans les cafés cool pour berlinois bobo, dans les bars délabrés, dans les restaurants bio, dans tous les quartiers... Bref, il y en a partout et la concurrence est dure. Chacun y va de sa théorie sur où trouver le meilleur Käsekuchen da la ville ou le Carrot Cake le plus irrésistible. Les gens en achètent à emporter - j'ai vu le weekend dernier une famille entière qui s’arrêtait en vélo devant un café pour aller chercher des barquettes de parts de gâteau pour leur goûter du dimanche - ou les dégustent sur place avec une tasse de Milchkaffee avec des TONNES de Milchschaum. La thématique du Milchschaum mériterait bien aussi une note à part... Et en général ils sont bons, ces gâteaux!! C'est surtout ça qui personnellement m'intéresse dans l'affaire. J'ai goûté récemment un cheesecake banane blueberry qui m'a transporté sur une autre planète. Mais je ne peux m'empêcher de penser qu'il y a une certaine signification derrière tout ça, une interprétation à faire. Ici, manger du gâteau, c'est démontrer que l'on aime se faire plaisir, que l'on cultive des habitudes d'épicurien, planter sa Kuchengabel dans sa part de Vanille-Orangen-Tarte, c'est un art de vivre, c'est se fondre dans la Kaffee und Kuchen Kultur du Berlin en vogue. J'ai l'impression que l'on se raccroche au gâteau, c'est la pierre angulaire de l'édifice de l'apprenti Berlinois, espèce très appliquée et dont je dois avouer faire parfois partie. Il y a donc le gâteau. Et juste après le brunch. Et le café "to go". Et les sacs en toile. (J'ose à peine vous le dire - je possède à présent un sac en toile aargh).

hamster

Doux dimanche - pour aller prendre le petit déj au bord du canal, je n'ai même pas pris ma veste. Sur le chemin ce matin, dans les rues de Neukölln, j'ai eu à plusieurs reprises des flash de Madrid. Ou en tout cas d'une ville du sud. Les grands pavés du trottoir, les suites de balcons sur les façades, les petites boutiques turques, le bric à brac déposé devant les entrées... J'adore ces impressions qui se mélangent.

Hier j'ai ri en apercevant attablée à la terrasse de fortune d'un petit magasin de kebab (il y en a tant dans cette rue...) une petite fille de peut-être 4 ans qui tentait de se tenir droite sur une chaise en plastique blanche et bancale où l'avait casée sa grand-mère. La grand-mère voilée et assez grosse s'était accroupie devant elle et lui faisait avaler à grosses cuillères une part de gâteau, un Streuselkuchen, parlant sans cesse, tout en s'agrippant de l'autre main à la poussette garée juste à côté. La taille de la part du gâteau correspondait plus ou moins à la tête de la petite, surtout avec ses joues remplies comme celles d'un hamster. Les grands-mères turques aussi aiment gaver leurs petites filles de gâteau, dès le plus jeune âge, Widerstand ist zwecklos, toute résistance est inutile...

Saturday, March 12, 2011

trajectoires

Sieste du samedi au beau milieu du Tempelhof - allongée sur l'herbe sèche, privant le vent de la moindre surface d'attaque, dos au sol, visage au soleil, yeux aux ciel. L'air est doux et parfumé, ça sent l'herbe et le biscuit (l'usine de biscuits Bahlsen se trouve à l'extrémité sud du terrain). On oublie qu'autour, il y a tant d'espace... Quelques kite surfeurs sur skateboard qui foncent sur la piste de décollage. Quelques pique-niqueurs qui squattent autour des landaus et poussettes, étranges caravanes au repos. Quelques couples trop heureux de se sentir marcher à deux. Beaucoup de cerfs volants battant contre le vent et les bras qui tentent de les retenir. Quelques grands-pères fatigués qui traversent lentement le champ en vélo comme s'il traversait le désert. Il y a de la place pour tous, ici.

Wednesday, March 9, 2011

wir schliessen


lecteurs, geeks et intellos de ce monde,
fermez vos yeux et dormez bien,
à demain

françoise

Sur ce sentiment inconnu dont l'ennui, la douceur m'obsèdent, j'hésite à apposer le nom, le beau nom grave de tristesse. C'est un sentiment si complet, si égoïste que j'en ai presque honte alors que la tristesse m'a toujours paru honorable. (...) Aujourd'hui, quelque chose se replie sur moi comme une soie, énervante et douce, et me sépare des autres.

Françoise Sagan, Bonjour Tristesse
Première partie, chapitre premier, les premières lignes

Désolée pour l'ambiance. Mais ouvrir à nouveau ce livre que j'avais récupéré sur les étagères de ma mère, aux pages jaunes et à l'odeur d'un autre temps, m'a bouleversé hier soir. Elle fait fort la Françoise, je la toise, je lis ses phrases et je la guette au tournant, la Sagan... Agaçante sagesse.

Je ne peux m'attarder, Clarissa D. m'appelle d'un silence très insistant -

(Mais comment je vais faire pour affronter ensuite Sylvia P.?? N'hésitez pas à me faire parvenir des conseils de lecture pour contrebalancer, car c'est un peu le semestre des écrivaines dépressives et suicidaires, je ne sais pas s'ils s'en sont rendus compte là-bas à Paris, mais en tout cas je ne tiens absolument pas à ce que des Virginia et des Sylvia me ruinent le printemps, il faut que je les lise bien protégée, parce que ne pas les lire ne serait pas une solution, mais un sacrilège.)

note personnelle

Mercredi 9 mars 2011
- anniversaire de ma mère, elle le fête en bord de mer
- tentative de téléportation pour la rejoindre; échec
- footing effectué vers 16h30, 45 minutes, température extérieure de 12°C
- lues: 118 pages de Bonjour Tristesse
- non lues: 213 pages de Mrs Dalloway
- bues: 3 tasses de thé, 2 tasses de café
- cliques: innombrables
- scènes de film imaginées starring l'inconnu et moi: au moins 5
- distance ressentie de la réalité: quelques années lumière

yes sir

Aujourd'hui mon blog n'a pas le choix, il est condamné à jouer le coach. Parce que sinon je ne vois pas comment je vais finir par aller le faire, ce f***ing footing, celui que l'on fait tous les jours dans sa tête, celui qu'on ne fait jamais et que pourtant on ne regrette jamais d'avoir fait. (J'ai une soudaine pensée pour un ancien professeur de français qui militait pour que l'on bannisse le verbe "faire" de nos rédactions...). Donc je tente l'annonce publique (on a le droit de dire publique quand on a 3 lecteurs et demi?) pour me forcer à y aller.

ça roule ma poule

...

(peut-être devrais-je créer la rubrique "it's pathetic")

Tuesday, March 8, 2011

solarzelle

Seule réussite effective de la journée: un coup de soleil après une sieste prolongée sur mon balcon. Et quelques pages de Mrs Dalloway de Virginia Woolf. C'est vrai que ces derniers temps, je suis d'une activité folle. Comme si le soleil me paralysait, j'ai envie de rester figée, n'importe où, quand le feu passe au vert avant de traverser, au beau milieu du pont avant d'atteindre les marches de la station de u-bahn, sur mon balcon dès que j'ai ouvert la porte vitrée, éblouie par ces rayons éclatants, décidés à traverser le bleu pour venir me brûler. Je ferme les yeux et j'attends de me réduire en petites particules qui pourraient s'envoler au premier coup de vent. Léger picotement sur les joues, je me sens transparente, transpercée, transportée. Tout à l'heure, j'ai dû disparaître sans m'en apercevoir, je ne sais pas comment j'arrive à écrire ce soir, alors que je suis anywhere but here...

Sunday, March 6, 2011

dimanche, suite et fin

Quoi - de notre amour feu ne resterait que des cendres
Moi j'aimerais que la terre s'arrête pour descendre
Toi tu me dis que tu ne vaux pas la corde pour te pendre
C'est à laisser ou à prendre

Joie et douleur c'est ce que l'amour engendre
Sois au moins conscient que mon cœur peut se fendre
Soit dit en passant j'ai beaucoup à apprendre
Si j'ai bien su te comprendre

Amour cruel
Comme en duel
Dos à dos et sans merci
Tu as le choix des armes
Ou celui des larmes
Penses-y penses-y

Et conçois que c'est à la mort à la vie

Quoi - de notre amour feu ne resterait que des cendres
Moi j'aimerais que la terre s'arrête pour descendre
Toi tu préfères mourir que de te rendre
Va donc savoir, va comprendre

Serge Gainsbourg, Quoi

dimanche, dans un film

à bout de souffle, jean-luc godard, 1960

Saturday, March 5, 2011

aux pays des célibattants

Ce matin, exceptionnellement, alors que je me croyais en weekend, j'ai dû aller cliquer quelques heures et contribuer une fois de plus à la suppression massive de papys pervers sur site de rencontre plus fréquenté qu'il en a l'air.

Petit bilan: le samedi matin, je supporte moins bien qu'en semaine les pluies intempestives de points d'exclamation qui s'abattent sur moi à la lecture des profils !!!!!!!!!!!!! Il y en a manifestement qui veulent crever l'écran et inonder les claviers des célibataires...
J'ai également pu constater la montée fulgurante de ce qui semble être un nouveau sport national, j'ai nommé "le chopping". Vouloir utiliser des mots anglais est parfois dangereux, faire les magasins, niveau orthographe, c'était quand même moins risqué. Parce que quand je lis "chopping", je m'imagine tous ces braves gens en train de passer leurs weekends à hacher consciencieusement de la viande, brrr.
Pour finir, ma matinée a une fois de plus été sauvée par une petite phrase glissée dans un long texte, la voici rien que pour vous: "j'aime aussi faire la netoiage de ma maison pour que ma famille puisse aspirer son agréable odor".

Je vous souhaite d'aspirer pleins d'odeurs agréables ce weekend!

hantise

D'ici peu de temps, les hôpitaux de nos pays connaîtrons de nouveaux types de malades, atteints d'allergies chroniques aux écrans, se manifestant par des sueurs froides et des problèmes respiratoires, par des yeux rouges et une pâleur notoire. Dans les plus graves des cas, les patients tomberont dans des comas par clics. Alors que les statistiques des comas éthyliques en baisse fantastique et inexpliquée depuis quelques années auraient suscité de l'espoir, le bilan de ces nouveaux états comateux sera désastreux et la santé publique affreusement dépassée par autant de morts vivant devant les pc. Pour cultiver et soigner ce qu'il restera de la vraie vie, des champs de cure garantis sans wifi seront mis en place, derniers semblant de paradis.

Parfois j'ai très envie de passer ma vie à attendre vendredi...

Thursday, March 3, 2011

brown

2ème échantillon (cadeaux d'anniversaire classés par couleur)

blue

1er échantillon (cadeaux d'anniversaire classés par couleur)

divin

Pas de posts ces derniers jours, ma mère était de visite et j'ai passé deux jours à marcher dans Berlin, à prendre un coup de soleil sur les joues (oui!!!) et à sourire. Par exemple hier après-midi, j'ai fait la sieste sur un banc à Prenzlauer Berg. Les rayons de soleil qui tombaient sur ce banc indiquaient clairement que m'accueillir le temps d'une sieste était sa divine destinée. En me réveillant, j'ai eu une envie de pétillant, j'ai fait trois pas jusqu'à la terrasse d'un café près du Wasserturm, je me suis laissée glisser sur une des chaises en terrasse et j'ai commandé une Bionade. Et j'ai continué à sourire. Hmm.

elle est floue (je sais)

j'ai remarqué aujourd'hui que mon vernis à ongle correspondait assez bien à la couleur du paquet de fisherman's friend - j'ai donc voulu prendre une photo, ça devient obsessionnel, cette chasse aux couleurs qui collent... - sauf que mon appareil est une antiquité et c'est de sa faute si c'est tout flou - sauf si vous trouvez que c'est artistique, dans ce cas là c'est de ma faute à moi.