AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Saturday, May 30, 2009

light letters


Friday, May 29, 2009

excursion

Aujourd´hui je suis sortie de Madrid pour aller rendre visite à Roberto à Majadahonda. Je m´amusais à prononcer ce nom - qui en jette pas mal en fait - à chaque fois qu´il me disait que finalement, eh bien non, il n´allait pas sortir en boîte, il allait rester avec ses amis là-bas là, à Majadahonda. Me laissant légèrement furieuse et associant le nom du village au fait de ne pas voir mon ami. Et enfin j´ai fini par y aller, dans cet endroit inconnu où il pleut quand il ne pleut pas à Madrid. Je savais que c´était au nord, que le village avait une réputation de "pijo" et qu´à chaque fois que Roberto rentrait chez lui, il disparaissait dans les finfonds de la gare routière de Moncloa, vers là où je ne mets jamais les pieds.
Après 20 minutes de bus, j´ai découvert des bâtiments modernes, une zone piétonne animée, des magasins, une ambiance familière. Le tout placé sur une sorte de plateau, on surplombe Madrid - j´aime le sentiment d´avoir échappé à la ville et de changer de perspective. D´ailleurs dans le bus j´étais la seule à me faire des torticolis en essayant de jeter un regard à la silhouette de Madrid qui commence à se dessiner au fur et à mesure que l´on s´éloigne. J´étais toute contente de découvrir un petit bout d´Espagne hors de la capitale!
Je n´ai en fait rien découvert de spéctaculaire, j´ai surtout été frappé de voir les mêmes scènes du quotidien, les mêmes préoccupations régner, juste dans un décors différents, à la sauce espagnole. Le bar tabac, la sortie du supermarché, la terrasse du café. Les gens qui s´interpellent, discutent un moment, puis reprennent leur chemin. Les plaintes au sujet de la température, les jeunes aux coupes de cheveux ratés, les mères et filles. Bizarrement quelque chose d´aussi évident m´a paru digne d´être souligné. Je me suis sentie tout d´un coup rassurée. Car la peur ou tout du moins la méfiance face à l´inconnu sont toujours présents, même chez les esprits les plus ouverts et curieux et ce n´est pas si simple de franchir le pas et de se défaire de son propre bagage au moment de rencontrer l´autre. Il faut véritablement entrer dans un pays, connaitre les gens et leurs vies pour tout d´un coup se rendre compte que sont plus nombreux les aspects qui nous rassemblent que ceux qui nous différencient. Cela semble banale, mais j´ai parfois l´impression que trop de gens restent dans leur position de visiteur et ne se donne pas le mal de "changer leur lunettes". Une autre langue, pas le même sandwich que d´habitude, pas à la même heure que d´habitude et en plus une manière de parler d´une voix forte à tout bout de champ - voilà le portrait de tout un pays dressé en un rien de temps. Il est tout à fait possible de passer une année entière à Madrid à penser de la sorte, à décortiquer les petites habitudes du pays de manière critique et cynique, s´empêchant ainsi de les vivre pleinement.
Tout cela pour dire que j´ai adoré mon excursion et que je me sens de plus en plus à l´aise ici en Espagne. Nostalgie, te revoilà.

Buenas noches.

Wednesday, May 27, 2009

chloé - miu miu - repetto

Photo découverte sur le blog de Balibulle et qui est actuellement mon fond d´écran. J´adore.

Tuesday, May 26, 2009

franny and zooey

"All I know is I´m losing my mind, Franny said. I´m just sick of ego, ego, ego. My own and everybody else´s. I´m sick of everybody that wants to get somewhere, do something distinguished and all, be something interesting. It´s disgusting - it is, it is. I don´t care what anybody says."

"God damn it, he said, there are nice things in the world - and I mean nice things. We´re all such morons to get so sidetracked. Always, always, always referring every goddam thing that happens right back to our lousy little egos."

révélation

Ces livres qui vous laissent sans voix... qui coupent le souffle... qui accaparent... cette sensation que le monde ne va pas si mal que ca car il y a eu quelqu´un pour écrire de tels mots...
Ces livres dont les personnages se font amis... des dialogues qui prennent vie devant nos yeux... ils font naitre des sons, des lumières, des regards...
La conviction d´être sauvée car quelqu´un comprend, quelqu´un ressent ce qui importe...

Parfois j´ai l´impression que les bon livres agissent directement sur nos synapses, je revois devant moi les petits dessins en cours de biologie au lycée, le pouvoir des mots relache des particules chimiques, elles transforment nos perceptions, nos humeurs, nos pensées -
et c´est pour ca que parfois on se retrouve dans cet état tellement étrange et bouleversant, comme droguée, en tournant la dernière page d´un livre.

"Franny and Zooey" by J.D. Salinger

on how hard it is to find the way to there / madrid...

J´écoute "Au revoir Simone" et je deviens nostalgique. Nostalgique en avance, je pense à mon départ qui approche et à tout ce que je n´ai pas fait. Je déteste les regrets, mais je ne peux m´empêcher de regarder en arrière en voulant changer ceci ou celà. Il faut vraiment des petits chocs dans la vie (parfois des grands aussi) comme des départs pour comprendre que peu nombreuses sont les choses qui tombent du ciel. Et que l´on aurait pu davantage parler à telle personne, ou parler tout court à telle autre, embrasser l´un, appeler l´autre. On s´habitue toujours trop rapidement, c´est rassurant, et je suis la première à prendre plaisir à me construire un cocon... Mais on peut toujours agir, changer, prendre les choses en main. Il faut juste arreter de se trouver des excuses. Parfois j´ai l´impression d´avoir un blocage, comme une voiture qui peu aller jusqu´à 280 et qui reste coincé à 80 sans que l´on sache trop pourquoi. Je ne sais pas ce qu´il me faudrait pour enfin démarrer.

Encore un peu plus d´un mois à Madrid. Madrid mon amie. C´est cette ville qui m´a sauvée quand ca n´allait pas, Madrid tient chaud au coeur, comme elle va me manquer!! Pour ce qui me reste, je vais m´impreigner le plus plossible de cet air brulant et poussiéreux le jour, tiède et envoutant la nuit - ces nuits madrilènes --- madridmadridmadrid ---

Saturday, May 23, 2009

Coup de coeur

Toni Morrison
Je n´ai pour l´instant que lu "The Bluest Eye", j´ai hâte de lire les autres ("Beloved" par exemple). Prix Nobel de littérature en 1993, née à Lorain en Ohio en 1931, Toni Morrison est afro-américaine et parle dans son oeuvre de la vie des Noires aux États-Unis. J´ai surtout été fascinée par son écriture, c´est à couper le souffle. On commence à souligner une phrase qui nous plait, on fini par souligner un chapitre entier. Elle manie les mots adroitement, pour une fois le commentaire au dos du livre du New York Times ne semble pas exagéré:
"a prose so precise, so faithful to speech and so charged with pain and wonder that the novel becomes poetry." L´histoire racontée, enfin, m´a profondément émue, je regarderai d´un autre oeil, peut être pas plus bleu, mais plus averti, le destin des Noires aux États Unis.
Pour la petite anecdote, le livre de chevet de Barack Obama est "Song of Solomon" de Toni Morrison.

O my heart...

http://www.youtube.com/watch?v=_oIM3E6LyGQ&feature=PlayList&p=171AC6BBF1F0B248&playnext=1&playnext_from=PL&index=25

http://www.youtube.com/watch?v=sBAoLoxJ32Q

http://www.youtube.com/watch?v=VkWevX-S_NU

3 chansons du groupe canadien de Vancouver "Mother Mother". Excellent. Je n´écoute que leur album depuis 3 jours.
Je tente vainement de trouver comment intégrer directement les vidéos youtube sur mon blog, je ne trouve pas... L´ordi n´a jamais été mon fort. Et ca m´énerve.

Tuesday, May 19, 2009

l´espoir, ce déboire

L´espoir fait vivre?
J´ai peur qu´à force de trop espérer jamais je ne vive!
Je prends peur à espérer tant de la vie.
Après tout, je ne sais plus si "y croire" est une vertu.
L´espoir à petit feu me tue.



La bête me guette, elle m´attend au tournant de mes tourments.

Saturday, May 16, 2009

Slaughterhouse 5 by Kurt Vonnegut

"Americans, like human beings everywhere, believe many things that are obviously untrue. Their most destructive untruth is that it is very easy for any American to make money. They will not acknowledge how in fact hard money is to come by, and, therefore, those who have no money blame and blame themselves. This inward blame has been a treasure for the rich and powerful, who have had to do less for their poor, publicly and privately, than any other ruling class since, say, Napoleonic times."

Kurt Vonnegut, "Slaughterhouse 5"

Auteur découvert dans mon cours de littérature américaine contemporaine. Dans ce roman qui mélange témoignage et science-fiction, on suit Billy Pilgrim, soldat américain prisonnier des Allemands pendant la Deuxième Guerre Mondiale, capable de voyager à travers le temps. L´auteur, mort en 2007, a lui même servi dans la guerre. Comme il l´explique au début, ce livre est l´aboutissement de son désir d´écrire un jour un "anti-war book" pas comme les autres. Il a réussi je trouve.

Friday, May 15, 2009

encore Lanzarote

Je ne peux résister au plaisir de vous faire partager cet extrait d´un livre de Michel Houellebecq, auteur que je déteste cordialement. "Lanzarote et autres textes" est heureusement très court, je n´ai pas encore réussi à achever un des autres livres de Houellebecq. Je m´explique.
Je déteste: Le lire, c´est augmenter exponentiellement mes chances de dépression. Je refuse d´adopter sa forme de penser. Mon esprit réagit allergiquement à sa vision du monde. On me dira naive, idéaliste, gentille, tout ce que vous voulez, mais je désapprouve profondément sa manière de dénigrer, de déshabiller, de célébrer la médiocrité. Autant se pendre tout de suite. Je ne veux pas qu´il ait raison. Et pour éviter qu´il ait raison, j´évite de lire ses livres.
J´admire: Le problème, c´est qu´il écrit bien, très bien même. Il a le don de cerner parfaitement le comportement des gens et de décrire à merveille les faits de société. L´ironie et l´humour noir me plaisent. Combien de foi j´ai éclaté de rire en lisant "Lanzarote" - En zappant les scènes pornographiques (nombreuses) et les passages les plus malsains sur l´avenir de l´humanité, on parvient à aimer lire du Houellebecq.

Voici l´extrait:
"Seuls parmi les Européens de revenu moyen ou élevé, les Anglais semblent étrangement absents des lieux de vacances usuels. Une recherche serrée, systématique, appuyée par des moyens importants, permet cependant d´observer leur comportement d´estivage. Regroupés en colonies compactes, ils se dirigent vers des îles peu vraisemblables, absentes des brochures de voyage continentales - telles que Malte, Madère, ou, justement, Lanzarote. Sur place, ils reconstituent les principaux éléments de leur mode de vie. Interrogés sur les motifs de leur choix, ils fournissent des réponses évasives, à la limite de la tautologie: "Je viens ici parce que je suis déjà venu l´an dernier". On le voit, l´Anglais n´est pas animé d´un vif appétit de découverte. De fait, on constate sur place qu´il ne s´intéresse ni à l´architecture, ni aux paysages, ni à quoi que ce soit. On le retrouve en début de soirée, après un bref séjour de plage, attablé autour d´apéritifs bizarres. La présence d´Anglais dans un lieu de vacances ne donne donc aucune indication sur l´intérêt du lieu, sa beauté, son éventuel potentiel touristique. L´Anglais se rend dans un lieu de vacances uniquement parce qu´il est certain d´y rencontrer d´autres Anglais. Il se situe en cela à l´exact opposé du Francais, être vain, si épris de lui-même que la rencontre d´un compatriote à l´étranger lui est proprement insupportable. Dans ce sens, Lanzarote est une destination que l´on peut recommendé aux Francais."

Saturday, May 9, 2009

Lanzarote

Lanzarote, île des Canaries, espagnole? Non, pas tout à fait.
Oui, le chauffeur de taxi parle espagnol en avalant les consonnes, un peu comme les Andaloux. Mais mis à part les quelques autochtones, bien cachés et discrètement atelés à leur tâche de faire fleurir le tourisme insulaire, il est difficile de converser en espagnol. En effet, Lanzarote est très largement asaillie par les Anglais et les Allemands. Ils sont partout! Histoire de planter le décor, imaginez-vous le paysage de la planète Mars, vous y êtes! On s´attend à voir surgir des dinosaures de derrière les cratères géants, frôlant la terre archi-sêche, rouge et noire. A la merci des touristes, le charme de l´île, si toutefois existant en prend cher... :
Car en soi, ni Anglais et encore moins Allemands me posent problème. Mais là - j´ai croisé des exemplaires dont on oublie à chaque fois, grâce à une fonction salutaire du cerveau, qu´ils existent vraiment; des clichés vivant. Les Anglais recouvrent fièrement leur peau rouge d´un maillot de l´équipe de foot nationale anglaise à la terrasse d´un bar anglais transmettant en direct les matchs anglais, proposant en anglais soit l´après-midi des home-made scones anglais with strawberry jam anglaise ou autrement des fish&chips...anglais. Les Allemands ont décidé de ne pas porter leur polo jaune clair, il fait trop chaud, torses nus, une casquette affichant "lanzarote" entouré de dauphins sur la tête toute rouge, leurs pieds en canard se baladent dans des sandales, grosses chaussettes de sport blanches en-dessous, le long de la promenade, lorgnant les menus en allemand des restaurants pseudo-italiens ou bien la pancarte d´un café qui indique "Spaghetti Eis 4,50€". SOS.
L´infrastructure de l´île s´est adaptée aux spécimènes décrits plus haut. Kékéland. Les supermarchés accessibles sans avoir à sa disposition un 4x4 ou une camionette sont eux-mêmes de véritables îlots anglo-allemands. Les rayons sont entièrement remplis de produits anglais et allemands. J´ai trouvé cela très exotique, mais très déconcertant aussi, loin de l´ambiance que je croyais trouver sur une île située à 100km du Maroc. Beans, canned soup, english mustard vs. Bockwurst, Mohnbrötchen, Fleischsalat. A l´entrée s´étale la presse à scandale britannique et la Klatschpresse allemande. Qui aurait cru que j´allais revoir "Echo der Frau" en allant acheter une bouteille de rosé pour la soirée!! (Magazine affreux que je ne trouve normalement que sur la table de la cuisine de ma grand-mère allemande dans les finfonds du Frankenland.) Quant aux prix, eh bien ils grimpent grimpent grimpent jusqu´à 5€ pour un vulgaire paquet de céréales (les céréales étant mon repère en toute circonstance pour distinguer les supermarchés). En revanche l´affaire de la semaine n´était pas à rater, 3 paquets de Walker´s Shortbread aux framboises et au chocolat blanc pour le prix de 2.

Si vous ne me croyez pas ou pensez que j´exagère, allez lire "Lanzarote" de Michel Houellebecq, il confirmera.

Tuesday, May 5, 2009

Saturday, May 2, 2009

voyage - évasion - nature - introspection

mes derniers téléchargements:

- "Hobo" de Charlie Winston

- "Into the Wild" de Eddie Vedder (Soundtrack to the movie)

- "Replace Why with Funny" de Dear Reader

stimmung

Je n´ai jamais connu avant la fatigue des autres. Je suis fatiguée. Faut-il expérimenter un trop plein d´activités, de fêtes, de voyages, pour souhaiter se retrouver seul, face à soi-même? Quand j´en aurais assez d´être seule, je me plongerai dans la lecture, je m´adonnerai aux livres, personne n´est seul en lisant. Envie de ne voir personne, juste de lire lire lire. Et de dormir. Je retournerai vivre après.