AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Tuesday, September 27, 2011

chaud et froid

Je viens de voir "Restless" de Gus van Sant et j'ai l'impression de déjà être en automne. Ce n'est pas forcément une mauvaise chose, l'automne est ma saison préférée. Mais la mélancolie avant l'heure me perturbe. Ce qui m'a surtout frappée est cette ambiance étrange qui plane sur tout le film - je vois les petits nuages de vapeurs qui s'échappent de leurs gorges dans le froid, les couleurs ocres, leurs vêtements bizarres (je me dis que Tavi Gevinson a dû aimer), le passage des saisons, après Halloween, fête des morts, l'hiver n'est plus loin, les bonbons à la fin... Pêle-mêle, ces images à la fois chaudes et froides font naître une fascination étrange. Et la mort dans tout ça je n'y connais rien. Je me demande ce que je ferais si j'étais à la place de Annabel. Aussi, j'ai du mal à comprendre le titre. Film kitsch, peut-être, mais quand il faut; cohérent en tout cas et beau.


(Désolée si cette critique n'en est pas vraiment une, 
c'est plutôt un compte rendu sensoriel ou quelque chose comme ça)

Monday, September 26, 2011

amant

Paris est un amant collant et jaloux, il ne veut pas vous laisser partir, il vous en met plein les yeux, reste mystérieux, merveilleux. Ses humeurs sont dures à supporter, quand on veut le quitter, il nous fait une scène de ménage, ne nous ménage pas, jusqu'à la dernière minute on ne sait pas si on arrivera à temps pour monter dans le train qui nous arrachera à lui et nous emmènera au loin. Il irradie comme un aimant, un fer brûlant, je ne suis pas loin, j'ai descendu la Seine et je sens encore sa lourde chaleur. Mais au bout il y a l'horizon et la mer et il sent qu'il me perd. Il doit le savoir quelque part, car il ne m'épargnera pas le cafard du départ, il sera distant à mon retour, de ses bras grands et gris il m'enveloppera, s'imposant magistralement sans un mot, sûr de soi. Il fait semblant de ne pas savoir qu'il est aussi un peu à moi.

plane

Cette semaine, rien ne peut m'arriver. Mon weekend était bien trop parfait. Des bains de mer dans une mer aussi calme qu'un lac, une surface salée peuplée de voiliers, bordée de milliers de galets, prolongement de la promenade, ricochets, les doux et derniers soupirs de l'été dans le ciel bleu, un soleil radieux et fier de l'hommage que lui rendent ses fidèles, le bruit mouillé des clapotis la nuit tombée, le goût de l'air, un bonheur léger...

Thursday, September 22, 2011

arrivage

*
il en faut peu pour être heureux
un beau livre et du bleu
(anna boulanger aux éditions attila)

Wednesday, September 21, 2011

turned

I've been falling again for Alex Turner's voice these days...

"Do you look into the mirror to remind yourself you're there 
or has somebody's goodnight kisses got that covered?"

love is a laserquest, arctic monkeys

Tuesday, September 20, 2011

60-1=



*
je ne sais pas trop si j'ai le blues de berlin
mais j'ai le bleu de berlin au bout des ongles

Sunday, September 18, 2011

funny face

*
smile

montmartre de bon matin

Monter les rues de Montmartre le dimanche matin, avec un ciel bleu magnifique, un air frais, de bonne heure, de bonne humeur, ça ouvre grand le coeur = da geht einem das Herz auf!! Ce petit village m'enchante à chaque fois, c'est magique... J'aime surtout contourner la butte, côté nord, derrière le Sacré-cœur, sans jamais passer par la place du Tertre et ses accordéons et ses peintres et ses touristes en baskets. Plus calme, les personnes de passage dans la capitale ne s'aventurent que très partiellement dans le dédale des rues qui serpentent et on peut profiter tranquillement de l'horizon, trop rare vision, bien au loin au dessus des toits de Paris.

Sunday, September 11, 2011

wolkenlücke

*
aujourd'hui, il fallait passer à travers les nuages

dimanche fumeux

Mélange étrange cette humeur du dimanche - 

Like tea leaves, each Sunday has its very own blend. I'd like to smoke this Sunday like a cigarette, slowly consuming, taking drags, tasting, and exhaling thoughts at my own pace, and be done with it. Overflowing ashtray, efficient sunday. Cleansed mind, a smoky smell for a fertile field.

Il fait gris, la voisine du dessous joue au piano le même morceau depuis deux heures sur fond de machine à laver qui tourne, mes colocs sont partis, je rêve d'être ailleurs et de connaître tous les mots anglais.

Et puis il y a ces images d'il y a dix ans. dix ans!!! 9/11. Quatre syllabes trois chiffres et un slash.

Friday, September 9, 2011

ce midi

*
ce midi j'ai pris un café dans la petite cour carrée et calme de l'institut suédois
l'automne est programmé

ce matin

*
ce matin il faisait déjà lourd et l'air était chaud
depuis le pont marie, la seine était comme colorée

Thursday, September 8, 2011

la parole

"Non, je ne souhaite pas parler. Je souhaiterais ne plus jamais parler. Mais on n'extirpe pas la parole, on ne l'éradique pas. Elle demeure, elle dévide son fil à l'intérieur. Personne ne peut me couper la parole. C'est une araignée qui tisse des couches et des couches de toile en tournant indéfiniment sur elle-même. Elle trame sans relâche."

*
Jacques Abeille, La Barbarie, Éditions Attila

à torpiller

Je ne sais plus si je veux avoir de vacances si le choc au retour est si dur. Je suis encrassée de paresse, ça doit être ça. Même le travail intéressant m'arrache de petits soupirs et je crache sur les maudits motivés. Quel comportement dégueulasse.

C'est tellement plus facile de vouloir fuir la réalité que de l'affronter... Le remède dit-on, est de trouver sa passion et ne plus s'en passer, pour avancer. D'accord. Mais la peur au ventre, on en parle pas trop, cette foutue (tor)peur!

... l'impression d'avoir toujours un train de retard ou alors une montgolfière d'avance,  qui se balance rêveuse dans les nuages. Pour circuler dans la vie, ce n'est pas très commode...

Wednesday, September 7, 2011

les bien-aimés

Je rentre tout juste du cinéma et je ne sais pas si j'ai bien aimé les bien-aimés de Christophe Honoré... Ce que je sais, c'est que je me sens à présent terriblement mélancolique et que j'ai l'impression de pleurer intérieurement. Et aussi, je suis énervée, je n'aime pas quand on me force à être déçue par une personne ou son œuvre que je voudrais continuer à apprécier. Les actrices sont superbes, les dialogues bons, la ville filmée semble si vraie, les réflexions sur l'amour, les sentiments, leur puissance et notre impuissance sont profondes... Il est très très doué pour raconter l'amour, ses détours, ses échecs. Mais malgré tout, il parvient à saboter son propre film. Pourquoi 2h19? Pourquoi tant de chansons, jusqu'à écœurement, alors que nombreuses d'entre elles sont pourtant très belles? Et où est passée l'histoire, le récit, la trame? Il se passe à la fois bien trop (différentes époques, le printemps de Prague, l'homosexualité, le sida, le 11 septembre ouhlala) et bien trop peu. Je suis certaine qu'il pouvait mieux faire, Honoré! Je lui en veux un peu, mais j'irais tout de même voir le prochain.

Tuesday, September 6, 2011

j'aime

 *
même les pois du bol sont rangés

Saturday, September 3, 2011

pressurisée

Les pauses sans écrire se font plus longues, je fonctionne au ralenti depuis mon retour à Paris, occupée à me réinstaller, complètement flashée par le monde, la foule, les gens... Les rues du 10ème, la ligne 4, le marché de Barbès, les ponts pour franchir la Seine, les grands boulevards, les parcs, les bords de canal, partout partout partout ça grouille, ça fourmille!! Tant de personnes différentes, de vies différentes... Après Berlin, après mes vacances normandes et bretonnes, quel contraste! Paris est pleine à ras bord et bouillonnante et moi je ne sais pas trop. Il faut me pressuriser je crois. Paris me fait des appels d'air, courants d'air chauds, bains de foule, je rame dans les remous, les genoux un peu mous, hésitante - mais contente d'être revenue. Le charme de Paris est intacte, on a envie d'être belle pour cette ville, on a envie d'être bien dans ce bain, avec ses copains, avec quelqu'un à la main...