à l´aéroport

Tout le monde aura au moins une fois ressenti cette ambiance toute particulière des aéroports. Les gens se mélangent, les langues s´entremèlent - et les vies se croisent. On peut se sentir à la fois rassuré, flottant aisément dans ce grand et multiple concentré d´humanité. Et l´on peut se sentir seul face au point d´interrogation coriace qui se dessine dans notre tête, nous demandant qui nous sommes, nous, dans tout cela. Dans mon cas, lorsque j´attendais il y a peu l´avion qui allait m´emmener de Madrid à Berlin, l´ambiance de la salle d´attente a provoqué en moi une petite crise d´identité. J´ai tenté de la transcrire dans mon carnet, à l´arrache, en griffonant d´une écriture presque illisible:

"J´ai l´impression d´être au carrefour de mes identités. J´attends mon avion à l´aéroport de Madrid pour aterrir ce soir vers 23h à Berlin. Dans la rangée de sièges face à moi viennent de s´installer deux femmes visiblement francaises, coupe courte, balayage blond, petit sac à dos en cuir rouge, la cinquantaine. Elles lisent Gala. Elles sentent tellement la France. Derrière moi deux mecs de mon âge visiblement allemands, sac à dos Eastpack, blonds, mal assurés, T-Shirts délavés. A ma droite un groupe d´amis espagnols qui jouent aux cartes et interrompent le jeu toutes les 3 minutes car un des portables se met à sonner d´une mélodie rock. L´un porte un T-Shirt Marihuana avec le M de McDonalds. L´autre a posé sur ses genoux le magazine "Sound". A ma gauche je retrouve le couple de Parisiens que j´ai croisé tout à l´heure dans la queu. Tous deux petits, bruns, lunettes carrées à montures noires à la mode. Fashion, sans l´être trop non plus. Je les imagine partager un appart à Paris, pas très bien rangé mais heureux. Ils sont clairement plus agés que moi, pourtant ils ressemblent à des enfants. Je scanne le reste du hall, hommes d´affaires, familles, amis, copines, couples d´Allemagne, d´Espagne, de France, d´Angleterre -
Où suis-je moi dans tout ca?? Je ne sais pas. J´aime ce mélange, j´aime cette salle d´attente. Il y a de tout. Je me sens bien quand il y a de tout et que moi, tranquile, je n´ai pas à choisir un camp. J´ai aussi très envie de passer ma vie à voyager. Je vais écouter "Like a Hobo" de Charlie Winston, je sors mon iPod."

berlin

Je suis à Berlin et je plane - le bonheur. L' Allemagne m'a tellement manqué... Je retrouve Coralie et Anais. Je n'arrête pas de sourir. Tout petit post pour faire part de mon émotion et de mon plaisir à me retrouver dans ce pays, mon premier pays. Et dans cette ville qui, indéniablement, dégage une stimmung unique. Il faut que je retourne vivre en Allemagne, j'avais oublié à quel point je suis ici chez moi.

sommer sonne sonnenschein

Il fait beau, il fait tellement beau!
Donc logiquement, pour rendre hommage à ce ciel limpide et à la douceur de l´air madrilène, j´ai ce matin décidé de mettre une jupe. Une jupe décente, j´insiste. En jean délavé, bleu clair, toute souple, froissée devant au niveau de la ceinture, s´arretant juste au dessus des genoux. Je ne pensais pas que sur le chemin pour aller à l´université j´allais autant attirer les regards... pas forcément masculins, non, de tout sexe, de tout âge: en toute évidence, les madrilènes jugent qu´il est trop tôt, à la mi-avril, pour mettre une jupe. Après tout, que vont-ils mettre lorsqu´il fera 40°C dans pas très longtemps? J´ai raconté tout ca à un ami espagnol qui m´a tout de suite traité de "touriste". En gros, il ne me manquait plus que le coup de soleil bien voyant sur les mollets. Ce n´est pas de ma faute si eux préfèrent se balader en blouson en cuir et écharpe, jupe uniquement avec collant et bottes par plus de 20°C! Je me sentais embassadrice de l´été ce matin. Il fait beau, il fait bon, adios les pantalons!

une société fragile?

"Le grand problème de la société française, c'est qu'elle aime se donner. On se donne à Sarkozy, on se donne à la gauche ou à l'idée révolutionnaire. On se donne facilement et on est déçu facilement. Cela fait d'elle une société fragile, très fragile. La société allemande l'est d'une autre manière. Elle aime la sécurité et la moindre insécurité la déstabilise complètement. Cette fragilité de nos sociétés est dangereuse. Dans les crises, ce n'est pas toujours l'idée démocratique qui sort vainqueur. C'est pour cela qu'il faut relancer l'utopie positive. "
Daniel Cohn-Bendit dans Le Monde du 18 avril

cendrillon

Il y a quelques jours, j´ai décidé de compter le nombre de paires de chaussure que je me suis achetées depuis que je suis à Madrid. Le bilan est de:

a) 5 paires
b) 10 paires
c) 20 paires

J´ai ajouté la réponse c) pour me donner bonne conscience, mais la réponse correcte est b), 10 paires - a) correspond davantage au nombre de paires que je risque fortement d´aquérir encore avant de quitter Madrid... Ce n´est pas si difficile, tout compte fait, de trouver chaussure à son pied! Du moins au sens propre du terme.
Je dispose en effet dans mon cuarto d´une magnifique collection de ballerines-bottines-escarpins-compensées qui me fait rougir de plaisir à chaque fois que je la balaye du regard. Quelque peu encombrantes, certes, je les classe soit par couleur soit par centimètres de talon. Il faut croire que les pavets madrilènes inspirent. Il faut croire aussi que j´ai trop d´argent. Ce qui n´est pas le cas. Passons. Après les livres, les chaussures sont mon deuxième investissement. J´aime tellement les essayer, me transformer, me déhancher. Elles dessinent la silhouette, elles galbent les gambettes, les chaussures nous font renaitre. Je n´aime pas quand elles prennent poussière, grand temps de leur faire prendre l´air. Je pense à Cendrillon, mon compte préféré, celui qui m´a toujours fait rêvé. Il me manque encore la pantoufle de vair/verre qui glisserait de mon pied en montant dans un taxi helé au coin de Alonso Martínez après une longue nuit-

bonne nuit.

je passe mon Pâques!

Passer son Pâques n´est pas de tout repos... Il faut de l´inventivité et de l´élan pour obtenir un Pâques plus 5 ou 7... Si on compte le nombre d´oeufs colorés à la main, la mention n´est pas excellente... On a pas dépassé Pâques plus 2... le colorant alimentaire a préféré rester dans l´eau que de se fixer sur la coquille de l´oeuf... il parait qu´il aurait fallu mélanger avec du vinaigre selon google...Mais le menu était divin: Ratatouilles de Pâques avec oeufs au plat de Pâques et en dessert un Gold Bunny de Pâques ou plutôt un Goldhase, mais en Espagne ils préfèrent mettre le nom en anglais... En récompense les deux petites clochettes sur ruban rouge frippé - gling gling! Cette année, pas de poules à Pâques, mais quand même un Pâques pro, merci Alix!

great depression cooking with clara

http://www.greatdepressioncooking.com/Depression_Cooking/Welcome.html

J´étais déjà tombé par hasard sur un link youtube (sur une page facebook d´un ami) de cette Mamy américaine filmée par son petit fils dans sa cuisine: extra!! Clara raconte tout en cuisinant comment lors de la Grande Dépression aux États Unis elle arrivait à nourrir une grande famille d´immigrés siciliens en ayant à la maison que du pain, des pâtes, des oeufs, un peu d´huile... Des recettes très simples, efficaces et bonnes! Ce qui m´a fait resonger à Clara est un article paru dans le Magazin de Die Zeit de la semaine dernière qui lui est consacré. J´ai testé aujourd´hui les pâtes aux petits pois:
http://www.youtube.com/watch?v=DuMkW35BwK8&feature=channel_page

be water...or the rock?

Qu´est-ce cette sorte d´amour qui nous rend pareil à l´eau? S´adaptant entièrement à l´autre, comblant toutes ses failles et faiblesses, fort quand il doute, se démenant quand il sombre, lavant ses peines, diluant sa détresse, calmant ses brulures, solution parfaite, remède absolu à tous ses soucis, est-ce l´amour? Jusqu´à où s´y perdre... fluide, transparente sans le corps qu´elle caresse et les espaces qu´elle emplit, rien n´arrête l´eau, elle se fraie son passage, inonde et noie...

-

Il est commun que pour les amoureux l´autre soit toujours l´hors du commun...

kings of leon - use somebody

http://www.youtube.com/watch?v=JCZfJ5ai07U

--- en boucle dans le bus qui me ramène de Barcelone à Madrid, 8 longues heures, des couleurs magnifiques à l´horizon lors du couché de soleil, orange et rouge, des nuages bas, puis juste des lumières qui scintillent dans la nuit ---

Leve Sverige!!

Ils sont forts les Suédois quand même!! Alors oui, on savait bien qu´ils dictaient plus ou moins notre mode de vie, H&M et Ikea obligent. Mais en musique aussi, ils assurent. Cette semaine aura été une semaine très suédoise grâce à deux magnifiques découvertes:

- Lisa Ekdahl. Chanteuse à la voix enfantine, elle envoute avec son nouvel album "Give me that slow knowing smile". D´autres albums (10 en tout) sont en suédois. A la base elle chante du jazz, elle a cependant évolué vers son propre style, mélangeant le jazz avec des chansons traditionnelles suédoises, ajoutant une touche pop. Beaux textes aussi. J´ai encore du mal à écouter les albums en suédois, je ne suis pas du tout habituée à ne pas comprendre les paroles!! J´y parviendrai. Cet album me calme et me fait du bien. Sutout "I´ll be around" et "Beautiful Boy". Joli!

- Peter von Poehl. Chanteur à la voix androgyne, il a le don des belles mélodies. Il vient lui aussi de sortir un nouvel album, "May Day" - que je n´ai pas encore pu télécharger. Cependant j´ai adoré découvrir le précédent, "Going where the tea trees are". Un très bon compagnon qui a déjà trouvé sa place sur mon iPod. Idéal pour ne rien faire d´autre à côté, juste être allongée dans l´herbe et savourer les rayons de soleil madrilènes. La plus connue des chanson est certainement "The story of the Impossible"... Il a aussi travaillé avec Vincent Delerm sur "Marine" dans "Les piqûres d´araginée".

Au fait, demain je vais voir Mando Diao en première partie de Franz Ferdinand, autre très bon groupe suédois.
Leve Sverige!!! (Ca veut dire vive la Suède en suédois)

mon coeur

Je sens mon coeur enfler
Tu t´y es encore engoufré
Sans me demander si je voulais encore être parasitée

Je sens mon cœur enflé
Palpitant faiblement
sur le point de céder

Il pèse sur ma poitrine, lourd
Contaminé de cette incurable infection
Il irradit dans tout mon corps

Mon cœur fait des siennes
Mon cœur se tort –

Des larmes coulent sur mes joues
Elles tardent à s´évaporer
Laissant les habituels chemins maladroits et salés
Se perdrent
Jusqu´à la prochaine pluie.