AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Thursday, November 22, 2012

Sunday, November 18, 2012

praise

sacré


aujourd'hui j'ai revu - il crève les yeux -
le sacré-cœur.
long moment d'observation,
de loin, du plus haut point des buttes chaumont.

(car du haut de belleville la vue est bien belle,
on a paris à ses pieds étalé,
pour prime la tour eiffel,
filigrane en beauté -
mais le monstre sacré demeure caché.)

roubaud le poète y voit des biberons
pour nourrissons célestes.
mais ce sont les biberons que l'on dirait
collection de poupées en piètre plâtre moulé
aujourd'hui contre le ciel blanc.

c'est le temps qui se joue des tours
et transforme le sacré cœur en un temple grisonnant,
plus poivre salé que sucre glacé
plus sel poivré que réserve lactée.

faute à la bâche blanche qui sert de ciel
et qui gâche en ce dimanche la cérémonie officielle
du blanc sur fond bleu des cartes postales
et au passage le biberon dominical des anges.


qu'importe. de butte en butte, de but en blanc ou de gris:

Montmartre me manque
tant
même en étant
à Ménilmontant.

(Amen - il m'entend?)

Tuesday, November 13, 2012

pendant ce temps là de l'autre côté de l'eau


























Eugène Boudin, Trouville - scène de plage, 1869

Monday, November 12, 2012

Le Havre

Le Havre

Ce n'est pas la ville des phrases
ni des grands mots.
(Peut-être des grands mats,
sûrement des paquebots.)

Ici opère la grammaire.
(On touche au nerf de la guerre,
de poésie et prose le père et la mère.)

C'est la ville des perspectives composées.

Un précis
de conjugaison d'eau et de béton,
de déclinaisons de lumière et de lignes d'horizon.

Un recueil,
la vaste cuvette de la plage,
avec pour attelle la digue jetée,
calée en règle sur la page

d'une géométrie orchestrée
par la main du maître Auguste Perret.

Horizontale construction
magistrale étalée de bassins et de quais
de côtes de bitume émincées à souhait

Construction verticale
du vertébré des falaises 
où le vent cavale dans les escaliers

Ville de tout âge
au présent particulier
où tout commence commerce
arrive et part

Au Havre

Le port du container est une tradition centenaire.
Les dockers veillent au grain et livrent du lourd
derrière la cloche, au-delà des marées,
des fumées d'usine et des odeurs de café.

Rude hiver ou doux été
les mouettes ouvrent leurs becs
dans le bruit des vagues
et jettent leurs coquilles sur les galets.

Plus haut que les grues
que le sémaphore
le ciel fait des siennes
et règne en fête

toile de fond, œuvre d'art 
à en avoir palette en tête -
de gris de bleu de blanc de rose
de doré de beige de brun de noir

Les nuages sont les stars.
Un jour
assemblés en angles improbables
bouquets de joues d'anges boursoufflés
Un autre
frôlant l'horizon à narguer le soleil
étirés en cotonneuse traînée
Un autre enfin
docilement ordonnés en troupeau
avançant comme s'ils suivaient une mère

vers l'entrée du port
ou la sortie
par tempête ou accalmie -
Les plus beaux nuages sont ici.

Au bout de la Seine
une veine qui dépasse

Au début de la Manche
le poignet du géant

qui étend sa main

les yeux et les poumons
vides et pleins

de large et de loin.
                 

Wednesday, November 7, 2012

notre auber


Notre Auber qui êtes Jussieu
Que Simplon soit Parmentier
Que ta Volontaires soit Place des Fêtes
Que ton Rennes arrive
Sur Voltaire comme Courcelles
Donne-nous Galliéni notre Havre-Caumartin
Et ne nous soumets pas à la Convention
Cambronne-nous nos Défense
Comme nous Odéon à ceux qui nous ont Maraîchers
Délivre-nous des Halles,
Miromesnil.

Hervé Le Tellier, Zindien

Sunday, November 4, 2012

yes.


ça vous sauve un dimanche, non? au moins.

Friday, November 2, 2012

cet après-midi

Je me suis assise à une quinzaine de mètres d'où s'arrête la promenade, sous les falaises. Ce dernier bout bétonné ne reste jamais longtemps vide un vendredi de pont, les promeneurs arrivent en groupe de manteaux, regardent au large s'ils ne regardent pas les trébuchements de leurs enfants, s'assoient quelques instants sur le petit mur, respirent et repartent. Une vraie circulation, un flux irrégulier mais assez bien réglé, jamais trop de monde. Seul quelques-uns s'aventurent sur les galets, étrangement souvent ceux avec des mocassins peu adaptés, pour descendre jeter quelques cailloux et pousser l'aventure jusqu'à sauter sur des grosses pierres.

A mon arrivée, Deauville est en train de recevoir une sacrée saucée. Le gigantesque nuage gris-noir qui tient lieu de réservoir est loin d'être vide, j'aimerais autant leur dire. On aperçoit la trajectoire des trombes d'eau en diagonale sur les côtes.

La mer est agitée et les vagues à peine translucides, elle est presque laiteuse, épaisse. Si on figeait le mouvement inlassable - tac - on dirait une vaste roche entre le brun et le vert, aux épis coupants, sorte de silex poli mais partout des pics aiguisés... un fossile géant pourtant plus vivant que jamais, que toujours. Elle a quel âge, cette mer?

L'orage en face s'est calmé. Le vent vient du large et repousse vers les terres ce qui désormais n'est plus qu'un gros tapis de nuages lourd et chargé dont ne tombe pourtant plus une goutte. En tout cas elles ne sont plus visibles d'ici, mais je suis contente de ne pas être en dessous, il a l'air très coriace et feignant. On aurait besoin d'un puissant aspirateur.

Quelques minutes après, le soleil apparaît alors qu'en face tout est encore dans l'ombre. Éblouissant et puissant éclairage! La lumière est très claire, et dès qu'elle heurte de la matière teinte tout d'une couleur de blé, les herbes, les rochers et même les galets.

A ma droite vers le large, les nuages ne s'ennuient pas et forment un ballet baroque. Ils sont d'un effet grandiloquent, pleins de crevasses et de rebondissements, des petits ballotins regroupés en angles extravagants, des parties qui s'envolent, des envolées cotonneuses, alors que d'autres plus graves se complaisent dans leur immobilité feinte. On dirait des joues et des ventres de petits anges boursouflés, tout blancs, plus sombres vers l'horizon, et pas si célestes que ça.

J'observe un petit garçon qui a gardé son casque de vélo mal réglé (comme tous les casques de vélo de tous les enfants de la promenade du Havre dont les parents considèrent la ballade en vélo à 3kmh comme une activité ludique de jour férié ensoleillé qui exceptionnellement vient concurrencer la PS3 - aïe pardon). C'est tout ce que je discerne de lui, il est en contre-jour à genoux sur les galets et ne cesse de taper sur les pierres avec un bout de ferraille récupéré quelque part. La mère à deux mètres est en plein reportage et filme la scène qui hélas se prolonge. Qu'il aille battre ses pierres ailleurs! 

Je tourne la tête et fixe 5 paquebots posés à équidistance sur la ligne d'horizon. Pas de règle pour vérifier, mais leur disposition semble assez parfaite. Rien ne dure, quelques secondes plus tard celui de droite vire vers le nord.

Thursday, November 1, 2012

...

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viens danser...allongeons-nous...rien à penser...mélangeons-nous...viens danser...
allongeons-nous...rien à penser...mélangeons-nous... 
... ...

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via un kaleidoscope