AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Saturday, September 26, 2009

un peu moins léger

J'ai dû lire pour mon cours avec Bruno Latour une partie du livre de Lippmann "Le public fantôme". Très intéressant. J'ai compris, je crois, pourquoi jusqu'à présent j'ai toujours eu du mal à m'enflammer pour l'idée de démocratie. On en a tant parlé durant les deux premières années à Nancy, lu de nombreux philosophes, décortiqué des concepts, etc. Aussi dans le discours des médias aujourd'hui, la démocratie semble intouchable, synonyme en politique du bon et du vrai. Comparée à tous ces régimes d'horreurs sans loi ni droits, la démocratie est toujours la Belle. Pourtant je n'ai jamais vraiment compris par moi même ce qu'était la démocratie... Ce que moi, ma personne avait à voir là dedans. Et je me sentais coupable de penser ainsi. J'ai davantage ressenti comme un poids tout ce rôle de citoyen modèle qu'implique la théorie démocratique. C'est exactement ce sentiment qu'explique à merveille Lippmann. 

"Le citoyen d'aujourd'hui se sent comme un spectateur sourd assis au dernier rang: il a beau être conscient qu'il devrait prêter attention aux mystères qui se déroulent là-bas sur la scène, il n'arrive pas à rester éveillé. D'une façon ou d'une autre, ce qui se passe le concerne, il le sait bien. (...) tout conspire à lui rappeler qu'il est pris de toute part dans le cours des événements. Et pourtant, comment se convaincre que les affaires publiques sont aussi les siennes?"

Pour Lippmann, le gouvernement en tant que reflet de la volonté du peuple n'est qu'une "chimère", la souveraineté du peuple est un mythe qui au final a causé le désenchantement de la démocratie. 
"J'estime qu'on fait peser sur ses épaules (celles du citoyen) le poids d'une tâche impossible, qu'on exige de lui la réalisation d'un idéal inaccessible."

Il explique à la fin du quatrième chapitre sa conception du citoyen et de l'opinion publique, une conception beaucoup plus réaliste et en phase avec ce qu'est en pratique la démocratie. Le but pour chaque citoyen est d'avoir un esprit critique. Il ne s'agit donc pas pour l'opinion publique de comprendre tous les problèmes, d'être en permanence parfaitement informée, de prendre des décisions graves d'ordre technique ou des initiatives en matière de justice ou de morale. 
"Nous dirons plutôt que l'idéal consiste pour elle (l'opinion publique) à s'aligner, en cas de crise, d'une manière telle qu'elle puisse favoriser l'intervention d'individus capables de résoudre cette crise." 
"Quoique par nature irrationnelle, une fois encadrée par des institutions favorables, dans un contexte gouvernemental sain et convenablement éduqué, cette force (celle de l'opinion publique) peut se mettre au service de ceux qui incarnent la loi, et se mobiliser contre toute revendication arbitraire."

J'ai pris de grands raccourcis, allez lire le livre si vous êtes intéressés, j'espère que ça reste compréhensible. C'est l'idée qu'il faille promouvoir et cultiver l'esprit critique du citoyen plutôt que de vouloir en faire un spécimen hyperactif omniscient toujours informé toujours engagé qui m'a plu... 

quand le virtuel se fait douillet

J'ai internet, pour de bon. Je me sens mieux. Une coupure volontaire de quelques temps peut certainement être bénéfique: on succombe plus facilement à l'appel des livres et on se concentre sur soi sans devenir le témoin plus ou moins forcé de toutes ces autres vies qui se baladent sur la toile (ce qui signifie pour moi un décentrement assuré). Mais là c'est un fait, je me sens moins seule et j'ai l'impression de reprendre ma place, de retrouver mes repères, surtout parce que tout ce qui m'entoure n'est que changement et nouveauté. Et aussi, grâce à Internet, je retrouve mon blog. Le virtuel se fait douillet... Car détrompez-vous, ce n'est absolument pas la même chose d'écrire sans poster directement après, j'ai essayé. Je me suis rendue compte de l'importance qu'avait cette notion d'immédiat pour les bloggeurs - en tout cas pour ma part j'aime l'idée de jeter des phrases toutes fraîches et al dente sur cette page sans trop réfléchir. Je réfléchis en écrivant, et encore, somtimes I think sometimes I don't. Bref, j'inaugure donc avec ce post une nouvelle saison pour mon blog. Peu importe ce que réserve l'avenir, en attendant au moins on sème. 

Monday, September 21, 2009

en bleu et jaune

Toujours pas internet (clé 3G ne compte pas) dans mon nouveau chez moi ---  Pourtant j'ai très envie de me remettre à blogger!! Encore un peu de patience donc. 
J'entame ma première semaine de cours. Mais ce matin je suis confinée dans l'appart (de moins en moins appartement témoin), obligée d'attendre les mecs d'Ikea qui doivent apporter et monter mon lit. Seront-ils habillés en bleu et jaune? J'aimerais beaucoup qu'ils ressemblent à Eric, le vampire nordique de True Blood. Je m'ennuie un peu.

Saturday, September 12, 2009

une phrase qui me plait...beaucoup.

« Au fond de ton silence, écouter que tu m´aimes, c´est entendre le ciel sans y monter jamais. » Benjamin Biolay - Les Séparés

*

Ma hantise est d´être indifférente au monde qui m´entoure. Je ne veux pas être laissée indifférente. Faire transpirer mes sentiments, j´y reviens toujours et encore.

Paris, tant d'envies

Impossible pour moi qui viens d´arriver à Paris de m'asseoir a la terrasse d'un café l'esprit reposé ! Paris est fatigante car elle fait défiler toujours et sans arrêt des milliers de détails, d'objets, d'impressions devant mes yeux et je ne sais plus où donner de la tête. Je ne vois plus vaguement des gens qui passent, je vois un sac Lancel, des chaussures Repetto, des Ray Bans, une jupe très courte, une belle mèche de cheveux, un regard déroutant, un vélo sans freins, le menu d'un restaurant, je zoome, je découpe, je décompose, je scanne… tant de choses, tants de vies, tant de superficialité, tant d'envies, tant de promesses, tant d'envies……..

livrons-nous.

J´aime les longs voyages en voiture. Je n´aime pas, de manière générale, être en voiture. Mais tout change lorsque je m´y retrouve confinée pendant des heures avec ma mère. Autant il est nocif de s´exposer aux rayons des téléphones portables en voiture, autant il est bénéfique pour les paroles et les pensées de se voir cogner contre les parois pour mieux rebondir, prendre forme. Deux esprits peuvent communiquer, se mettre à jour, sans interférences. Enfin de temps en temps, d´un commun accord, on autorise le monde extérieur à s´immiscer à travers une émission de radio, un flash info, une chanson… Le dernier trajet-bulle en date m´a permis d´écouter l´écrivain Frédéric Beigbeder présenter sa bibliothèque dans Esprit Critique de France Inter. J´adore écouter les gens parler de leurs livres, pas nécessairement de ceux qu´ils ont écrit. J´aime ces personnes qui entretiennent des rapports si personnels et émotionnels avec les livres qui les entourent. Beigbeder a dit (je tente de retranscrire) « Les livres ne sont pas des objets, derrière les livres il y a des gens, les livres sont des gens ». Il y a l´écrivain, il y a ses personnages, il y a les lecteurs… du monde. Une bibliothèque pleine de livres est un endroit plein de vies. Un concentré d´humanité. Quel endroit peut être plus beau et plus riche qu´une bibliothèque ?

Voilà ce que je vais faire dans la vie, j´ai trouvé. Je me livre. Car se livrer = se munir de livres, collectionner les livres, se doter de livres. Je veux passer mon temps à me livrer. Me perdre dans les livres pour découvrir des mondes, des amis, se livrer et recevoir en retour.

Thursday, September 3, 2009

vamos!

On a fini par charger la voiture vers 23h (donc dans le noir) et j´avais l´impression de jouer à Tetris grandeur nature... J´ai mal au dos et je me redemande pour la centième fois ce que j´aurais pu laisser à la maison - sans trouver de réponse. La journée a été chargée, la mission de la journée a été de charger et là j´ai besoin de me décharger!

Demain départ pour Paris. Je commencais à sérieusement tourner en rond. Retour en France pour de bon après une bonne partie de l´été en terre allemande et une année espagnole. C´est fou comme ma vie s´accélère à nouveau tout d´un coup! J´étais en mode "pause" et là c´est "play", à fond les manettes. Ca me rassure de sentir mon esprit reposé et à peu près serein, je pense qu´au fond et malgré tout je vais bien. Les gens on trop peur du temps qui passe, jusqu´à présent ca ne m´a que fait du bien... il est davantage allié qu´ennemi. Et puis j´aime être optimiste.

J´écoute The Big Pink, The Dodos et The XX.

Bonne Nuit les Petits.