AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Friday, December 31, 2010

hallo berlin

Me voilà à Berlin! Pour chercher un appartement et accessoirement fêter le nouvel an. En cette dernière journée de l'année, je vous avoue que le passage à 2011 est bien la moindre de mes préoccupations. Tout ça me tourmente un peu, un peu beaucoup pour être honnête. Après 5 ans , je me retrouve en Allemagne, à Berlin et j'ai envie que ça se passe bien! En fait, j'ai peur. Je me demande sérieusement si je suis assez cool pour cette ville... Si je vais m'y sentir à l'aise... Pas d'excuses, je suis allemande, ou si? Pour le moment j'ai l'impression d'être shootée à la France, d'avoir dans le sang le tempo parisien, mon côté français est triomphalement installé en selle, les rênes en mains. Il va falloir procéder à un exorcisme, il faut me défrançais-iser! Rodéo. Pourquoi est-ce si dur d'être les deux à la fois?!

Berlin, donc. Pour commencer, Berlin a niqué mes bottines. Pour preuve, voir la photo ci-contre. C'est de ma faute, je conçois qu'il aurait fallu porter mes Wanderschuhe pour braver les trottoirs totalement impraticables, couverts d'un mélange poudreux-sablonneux de glace, de neige, de sel et de gravier. Mais je ne m'attendais pas à ça! Comme aujourd'hui il a fait plus chaud, le sol n'est plus qu'une géante flaque de boue - adieu bottines.


Ensuite, j'ai pris un brunch à Prenzlauer Berg, ça allait tout de suite mieux. Je me dis que le côté alternatif underground super trash transgressif de Berlin n'est peut-être pas tout à fait celui qui me sied le mieux... C'est si bon de se la jouer boboberlinois! Disons que la transition après Paris est (un peu) plus soft.

Au passage, Berlin fait du bien à mon porte-feuille. Paris nous plume, voilà ce que je me dis après avoir mangé hier soir dans un super restaurant une Pizza délicieuse à 3€. Je pense que quand j'arrêterai de me faire ce genre de réflexion toutes les 3 minutes, j'aurais commencé à intégrer le fait de vivre à Berlin...

Encore mieux pour finir l'après-midi: l'exposition Peter Lindbergh et Fred Herzog au Postfuhramt (C/O Berlin). Magnifique! Je suis entre autre restée scotchée devant cette photo, exposée en très grand format:


A peine à Berlin, je me retrouve nez à nez avec Paris. La ville en bas. Grise. Belle. Dense. Et elle avec ses cheveux courts. Belle aussi. J'ai le blues de l'aventure.

Allez, je vous souhaite à tous un beau réveillon, je trinquerai à votre santé!
A l'année prochaine chers lecteurs.

Sunday, December 26, 2010

en route

Préparatifs. Nous partons chez mes grands-parents allemands, donc vers le Nord, donc vers l'Est, toujours plus de neige, toujours plus de gel. Je demande si on doit prendre nos sacs de couchage. Mon père me répond que oui, il vaut mieux. Mais pas pour chez Opa et Oma, non non, pour au cas où on resterait bloqué sur la route. Simple mesure de précaution. Mais oui c'est très rassurant tout ça. Au moins nous allons empreinter les autoroutes allemandes et non françaises. Ils savent manier le sel et ce genre de détails qui évitent des naufragés sur le bord des routes, eux. J'espère.

En tout cas vous ne risquez pas de savoir si je vais arriver à destination, pas d'Internet là-bas. Ni de réseau portable d'ailleurs. Enfin si, mais il faut grimper sur la colline derrière la maison pour capter.

A plus les amis.

Saturday, December 25, 2010

promenade


promenade dans la neige
tout autour, tout était blanc ou gris
pas un bruit

dehors

Friday, December 24, 2010

kinderlein kommet

Entre 2 cadeaux et 3 biscuits, je vous souhaite Frohe Weihnachten!!!
Ma mère tente de retrouver les accords de "Oh du Fröhliche" au piano sans trop ruiner la chanson (ça marche assez bien), ma soeur tente d'oublier ses dents de sagesse en moins en rejoignant ma mère pour jouer à quatre mains (c'est un poil plus confus du coup) et mon père fixe les bougies sur le sapin en prenant bien garde qu'aucune bougie du dessous ne puisse cramer une branche du dessus (ce qui n'est pas une mince affaire).
Et moi? Mais qu'est-ce que je fabrique encore avec mon ordi sur les genoux?! Je vous laisse, passez un beau réveillon, je cours chanter "Leise rieselt der Schnee" (ce qui est véridique pour une fois).

l'autre côté

Je suis rentrée, forcément bouleversée - passer en quelques heures de Paris à mon petit village paumé quelque part entre les vignes du Baden-Württemberg et les sapins de la Forêt Noire, ça me dépasse! Je ne m'habituerai sans doute jamais à ce genre de changement d'univers... Normalement, les quelques heures de train me permettent au moins de faire comprendre à mon cerveau qu'il va bientôt se retrouver à la maison, en Allemagne, avec tout ce qui va avec. Mais là le trajet* a été tellement horrible que ma tête et moi n'avons pas eu le temps de faire le travail d'adaptation minimal requis.

*J'ai en effet eu la merveilleuse idée de prendre un taxi pour me rendre à la Gare de l'Est et le chauffeur s'est énervé contre moi en français et surtout en arabe (tant mieux je ne préfère pas savoir), outré d'avoir "perdu" une course pour quelqu'un comme moi. Alors oui j'habite à 2 stations de métro mais j'avais deux valises et 3 sacs qui pesaient des tonnes et il neigeait donc bon franchement. Ensuite, charmante heure d'attente dans le froid, impossible avec mes bagages d'approcher ces drôles de colonnes chauffantes autour desquelles se pressent les voyageurs comme des insectes attirés par la lumière des lampadaires. Complètement frigorifiée, je me suis hissée dans le train avec tout mon barda et je me suis retrouvée coincée entre la vitre et une grosse maman africaine qui n'a pas cessée de manger jusqu'à Strasbourg. Ayant pour sujet de conversation tout trouvé "les conditions climatiques exceptionnelles", les personnes autour de moi ont trouvé sympathique de solidariser et ont "échangé" énormément. Impossible de se concentrer sur quoi que ce soit, j'étais complètement assommée en arrivant...

ça y est, Je suis repassée de l'autre côté. De retour et déjà je retourne ma veste, je me vois venir. En Allemagne, j'ai besoin de me sentir française, c'est automatique. J'équilibre. Enfin j'essaie, parce que pour l'instant, en attendant que le ré-ajustage s'opère, je vois trouble...

Gute Nacht.

Tuesday, December 21, 2010

mériter sa bûche

C'est très simple, au lieu de faire un régime stricte avant les fêtes et de risquer un tragique effet yoyo par la suite, et bien il vaut mieux s'habituer déjà avant à manger beaucoup plus de choses sucrées et grasses. Mais oui. Comme ça on arrive avec 3 kilos en trop à la table de Noël et on se dit qu'au moins là on n'a vraiment pas intérêt à faire n'importe quoi et au final les dégâts sont limités. (Ou alors, ce qui est beaucoup plus probable d'accord j'avoue, on se dit que tout est déjà perdu d'avance et on mange comme si on allait être privée de bonne cuisine pendant les 6 prochains mois. Mais bon, on est disciplinée ou on ne l'est pas, faut choisir).
Je reprends donc les points essentiels de cette méthode:
1. Avoir sous la main toujours, à tout instant, du chocolat (il n'y a pas de secret), par exemple quelques tablettes innocemment glissées dans un paquet envoyé par une affectueuse grand-mère.
2. Avoir à disposition toujours et à tout instant des biscuits (pas n'importe les quels, des bons), par exemple en ayant la bonne idée de ramener de, au hasard, Londres des grands paquets de 12 de mince pies au beurre fourrés à la cranberry, parce que stimuler sa curiosité culinaire c'est un peu une obligation.
3. Avoir sous les yeux toujours et à tout instant un gâteau qui fait saliver (encore plus de beurre donc encore plus efficace), là le mieux c'est d'en faire un soi-même, la pâtisserie c'est tendance, mais d'oublier qu'il n'y a plus personne dans les environs pour sortir de sa chambre et venir en manger.

3 points essentiels, 3 kilos, le compte est bon, on a mérité sa bûche!

Très Joyeux Noël.

beau plumanteau

gonerill and regan are bitches

Je lis King Lear. Une ligne. Après. L'autre. Beaucoup plus de mal que pour d'autres oeuvres. C'est frustrant, si l'on refuse de se perdre dans les notes de bas de pages, on a tout de suite l'impression de passer à côté de pleins de choses... Il faudrait faire au moins trois lectures de suite, intégrer toutes les références, toutes les subtilités, pour finalement pouvoir faire une dernière lecture, fluide, sans interruption, pour enfin profiter de la pièce. J'aimerais comprendre instantanément! Quand la lecture se traine à ce point, la tragédie en est même plus tragique... juste assommante. Chaque nouvelle page nous réserve une nouvelle intrigue, un nouveau secret, un nouveau duel à intégrer. Les personnages sont ou fous ou déguisés ou empoisonnés. Et il y a un bon nombre de lettres faussées qui arrivent juste à temps pour précipiter la catastrophe. Il faut en tout cas fiches et schémas en masse pour suivre tout ça!

Enfin, Shakespeare en impose énormément. Même dans les petites phrases comme celle-ci, qui fera en même temps office de conseil du jour:

"Down, thou climbing sorrow,

Thy element's below."
The Tragedy of King Lear II.4 l.53

Sunday, December 19, 2010

4. Advent

C'est dimanche, tout le monde est parti, je serai la dernière à rentrer. Mais comme l'appartement retient bien la chaleur et qu'il est illuminé comme pour un jour de fête, ça m'empêche de me sentir trop seule. Il est tellement agréable, en fait, que j'ai l'impression de passer la soirée avec un ami très silencieux et très attentif...
Au cas où, j'ai toujours la voix de la prof du cours de littérature anglaise sur Internet qui me tient compagnie. Elle tousse tout le temps, ça m'énerve. Je suis studieuse malgré moi, tout le monde veut se coucher tôt, je crois que la nuit du samedi en a claqué un bon paquet qui s'endormiront dans une petite heure comme des bébés devant leur série.
Sinon si je m'assoupis devant mon cours, je peux compter sur le sms live feed de ma soeurette, plus réactive et précise que l'info trafic de la SNCF... Depuis que je viens de l'accompagner à la gare chargée comme un sherpa, elle a eu le temps de m'envoyer 4 messages!! Moi aussi je t'aime.

Bonne soirée.

lunch at the lighthouse




***
reconstitution d'un rêve étrange

Saturday, December 18, 2010

monsta snowflakes

La neige tombe à grands, gros et gracieux flocons et je ne prends pas trop de risque en pariant que Paris sera paralysé dans pas longtemps sous une couverture blanche poudrée... Oh chic, ça sent les naufragés de la route et les campements de fortune dans les petits villages paumés et les trains arrêtés et les métros surchargés et les coccyx cassés!

Plus que 5 jours.

Friday, December 17, 2010

-


I need just such a bookcover,
it's all about sending the right signals.
That way I'll be sure to boost my social life...

von knoten und steinen

Es gibt Menschen, die ich nicht nicht mehr sehen will. Es ihnen zu sagen fällt mir ungewohnt schwer. Knoten im Hals, Steine im Bauch. Alles wiegt schwer. Alles riecht nach Abschied, nach Veränderung. Gerade kann ich nicht anders als hoffnungslos nostalgisch zu sein. Ich hoffe das dauert nicht an. Denn eigentlich freue ich mich doch, auf Neues...

bonne nuit (chez maud)




Ma nuit chez Maud, Eric Rohmer, 1969

Thursday, December 16, 2010

cool

Je voudrais être un homme, juste pour pouvoir me coiffer comme le jeune John Lennon dans Nowhere Boy. Même s'il y a bien d'autres références plus évidentes en matière de banane rockabilly bien greasy - on ne peut pas s'empêcher de tomber un peu amoureuse de lui en regardant le film...

huck

"Now she had a good start, and she went on and told me all about the good place. She said all a body would have to do there was to go around all day long with a harp and sing, forever and ever. So I didn't think much of it. But I never said so. I asked her if she reckoned Tom Sawyer would go there, and, she said, not by a considerable sight. I was glad about that, because I wanted him and me to be together.
Miss Watson she kept pecking at me, and it got tiresome and lonesome. By-the-by they fetched the niggers in and had prayers, and then everybody was off to bed. I went up to my room with a piece of candle and put in on the table. Then I set down in a chair by the window and tried to think of something cheerful, but it warn't no use. I felt so lonesome I most wished I was dead. The stars was shining, and the leaves rustled in the woods ever so mournful; and I heard an owl, away off, who-whooing about somebody that was dead, and a whippowill and a dog crying about somebody that was going to die; and the wind was trying to whisper something to me and I couldn't make out what it was, and so it made the cold shivers run over me. Then away out in the woods I heard that kind of a sound that a ghost makes when it wants to tell about something that's on its mind and can't make itself understood, and so can't rest easy in its grave and has to go about that way every night grieving. I got so down-hearted and scared, I did wish I had some company."


The Adventures of Huckleberry Finn, chapter 1, p.51

Wednesday, December 15, 2010

pas froid mais chaud

Bizarrement j'ai l'impression de devenir de plus en plus résistante au froid. Quand je décide de bannir les idées trop glaçantes, mon corps me le rend bien on dirait! Ou alors je m'habitue tout simplement - comme j'ai passé mes journées à marcher dans le froid londonien, ce ne serait pas étonnant... Là je me retrouve en manque de mouvement, je descends deux stations en avance pour pouvoir marcher à toute allure jusqu'à chez moi. Jusqu'à présent mes poumons tiennent bon. (Ce qui est un petit miracle, l'année dernière à cette époque je me soulais à la tisane de thym ouuuh.)

*

J'aime entamer un nouveau livre et être séduite par les premières pages. Je trouve que ce premier élan est capital, sinon le plus palpitants des romans risque de se retrouver vite fait sur l'étagère à prendre poussière - tout du moins quand on est une lectrice aussi impatiente que moi... Je crois que j'ai dû passer à côté de pas mal de livres qui méritaient d'être lus par simple impatience. Quand les premières phrases réveillent une envie de se plonger dans le livre, quand elles promettent un délice de lecture, cela me rend véritablement heureuse!
Livre entamé: The Adventures of Huckleberry Finn de Mark Twain. Rarement lu des premiers chapitres aussi drôles et tristes à la fois.

Tuesday, December 14, 2010

swinging london

Retour de Londres! Rentrée à reculons, assise contre le sens de la marche dans l'Eurostar, collée à la vitre, images de la ville qui dansent sous mes paupières.
C'était bien... Voici la version short et non exhaustive: *Portobello Market, Borough Market, Brick Lane, Camden, Shoreditch, LSE campus, Harrods, Covent Garden, Notting Hill, Tate Modern, Topshop, Waitrose, Buckingham Palace*
Toutes ces maisons colorées, tous ces taxis dont le capot et les phares forment un sourire, tous ces pubs, tous ces magasins vintage, tous ces Anglais grands et polis, le thé, la bière, les mince pies et les chips, les pubs, les grands parcs, les quartiers chics, les quartiers en chantier, les jupes très courtes, les hipsters de partout, l'accent qui claque...
J'ai trouvé Londres incroyablement cool.

Thursday, December 9, 2010

leaving

Le monsieur à la cantine qui cuit les steaks (que l'on a d'ailleurs plutôt envie d'appeler "mec" ou "gros") m'a dit aujourd'hui que j'avais l'air fatiguée. Merci c'est gentil, bien cuit s'il te euh s'il vous plaît. Ma'moiselle vous aviez plus la pêche hier. Bon, avec des haricots please. Le repas de Noël, je m'en serais bien passé, finalement que l'on mange de la joue de loup en terrine ou des petits pois carottes, j'en reviens toujours à la même question, mais où est le goût?!

Comme je suis contente de monter dans un train pour Londres ce soir je ne vous raconte pas.
On se retrouve mardi les amis.

Wednesday, December 8, 2010

je suis un poisson

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playlist

Hey Jude,

Imagine, yesterday... I should have known better... it was a hard day's night... But now I'm happy just to dance with you, twist and shout, you know. Please please me, here, there and everywhere, in a submarine or on a lemon tree. Let it be, I mean, all you need is love, right?!
Oh darling, I want to hold your hand.

Hello. Goodbye.

i like it white ***

Elle tient!!! Belle neige ferme, idéale pour une bataille, je viens de tester, c'est bon c'est bon c'est bon de bouger sous les flocons! Alors même si mon pantalon pattes d'eph' se fait éponge, même si je n'ai pas de doudoune, même si tout le monde râle en se déplaçant comme des pingouins - je trouve ça super :)

Monday, December 6, 2010

série

Bleumarine, Reine douce et digne

taschenadventskranz

cadeau du Saint Nicolas
(= cadeau de ma mère pour la Saint Nicolas)

en arrière-plan, la grande soeur

the sartorialist version barbès (et sans photo)

Vu aujourd'hui à l'angle du boulevard de la Chapelle et du boulevard Magenta:
un homme, assez vieux, très bronzé, ne marchant pas très droit, les cheveux gris bouclés mi-longs et sales coiffés d'une chapka, vêtu d'un manteau en imitation peau de léopard ouvert sur une chemise grise et d'un pantalon slim blanc, chaussé de chaussures de ski de fond blanches (!) et portant autour du cou une grosse chaîne en or.
Il aurait vraiment fallu le prendre en photo, je suis sure qu'il n'attendait que ça.

agence pôle sud bonjour

I'm an arctic monkey, freezing in front of my screen,
dreaming of drowning in my cup of tea,
dying to get out of this ice age open space
and into a hot bubble bath!!!

j a i f r o i d

s o s

!

ps: le chauffage est en panne.

Friday, December 3, 2010

vagues à l'âme

- Elle s'appelle Bleumarine.
- Enchanté.

même si

-
tout contre toi,
tôt comme tard,
je suis bien,

tout contre moi,
tôt ou tard,
se retournera,

car chaque fois,
tard ou tôt,
j'en veux trop.