Le chauffage avait été allumé et comme d'habitude, deux jours après, la douceur était de retour et les fenêtres grandes ouvertes. Un problème technique invisible et très complexe empêchait les radiateurs de s'éteindre. La chaleur qui se dégageait de l'intérieur des bureaux donnait soudainement l'impression de travailler dans un corps transpirant bien vivant. Elle véhiculait avec insistance les différentes odeurs qui s'épanouissaient en mille-feuille olfactif. L'association d'un parfum, d'une fumée, d'un spray, de n'importe quel émanation d'un solide ou liquide était suffocante, l'air n'avait plus rien d'aérien et était devenu irrespirable. Les teints viraient du rouge au vert en passant par le jaune, légèrement violet pour le troisième étage, l'air chaud aime s'élever même chargé. L'évacuation se fit naturellement et promptement, en moins de 30 minutes les locaux-bocaux odorants étaient vides et le trottoir rempli de poumons en détresse.
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