AU MOINS ON SÈME
02/2009 - 01/2014

© camille



Après 5 ans d'existence, au moins on sème tourne la page.
Les poèmes d'hier et ceux de demain sont ici.

Nach 5 Jahren ist nun Schluss mit au moins on sème.
Die Fortsetzung, oder so etwas, hier.


MERCI.



Saturday, March 14, 2009

les metromantics

Extrait d´un article publié sur lemonde.com - "Les technologies savent-elles nous parler d´amour" signé par Hubert Guillaud. Je passe tellement de temps dans le métro ici, tant de micro trajets quotidiens, que cet article a inévitablement attiré mon attention...

"Frank Beau est un chercheur indépendant (qui a souvent contribué à InternetActu.net), auteur d’un excellent livre sur les transformations de notre culture à l’heure des jeux vidéos (Culture d’univers). Il s’est intéressé pour la Régie autonome des transports parisiens (Ratp), aux transformations de nos relations dans les transports. A quoi ressemblera le métro de demain ? Il sera à la fois un moyen de transport et d’échanges, assure Frank Beau. “Mais comment une machine à flux peut-elle organiser un tissage entre les particules ?” Internet permet-il d’éclairer l’avenir de nos échanges dans le métro ? Ce sont quelques-unes des questions que pose “l’amour mobile” (alias “metromantics”), l’étude que Frank a réalisée pour la Ratp et qu’il nous présente.

Assurément, le métro est un endroit propice à la rencontre, comme le montrent les sites de “retrouvailles” tels que DisLeLui ou ParisBulle, qui servent aux usagers à lancer des bouteilles à la mer pour retrouver les personnes qu’elles y ont rencontrées. Frank est parti des récits postés sur ces sites pour les analyser et découvrir la forme commune à ces messages, qui tous se structurent de la même façon : un lieu, une histoire (avec un début et une fin), un désir, un espoir. Le langage qui se met en place entre deux personnes qui se croisent dans le métro est le contraire d’internet : c’est un langage non verbal, qui s’appuie sur le regard. Le regard est un choc électrique. Il est la “connexion”. Mais comment passer de la connexion à l’échange ? Du regard au sourire ? C’est souvent ce que racontent les histoires que les gens postent sur ces sites. Pour cela, il y a des objets transitionnels : les corps bien sûr (le contact de la main, de l’épaule, des cheveux, voire de la nourriture…) composent des manières de se rapprocher selon un complexe “Tétris des corps”. L’espace et le temps également : se rendre compte qu’on est dans le même espace, qu’on partage le même temps, qu’on participe de mêmes communautés de déplacements est important. Enfin, il y a de vrais objets transitionnels comme la musique, la lecture (le livre est en cause dans la moitié des annonces et donne prétexte à communication, car c’est à la fois ce qu’on lit et ce que les autres lisent qu’on lit) ou les téléphones mobiles. Dans le romantisme urbain de la rencontre, on projette assurément l’imaginaire amoureux d’une époque.

Qu’est-ce qui explique qu’il y ait des coups de foudre dans le métro ? C’est d’abord la coprésence ainsi que la diversité du public (qui démultiplie les possibles), mais également la force d’un lieu qui privilégie la communication non verbale (en cela, le métro est l’anti-internet, qui “verbalise d’abord”). Le métro est une zone autonome temporaire, comme la définissait Hakim Bay, qui favorise l’intensité, qui focalise toute action ou tout regard en acte pour ceux qui participent du même espace. C’est ce qui explique que le métro, ce théâtre de l’éphémère, favorise des émotions particulières. "

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