Voici un discours que j'ai dû écrire (et tenir) en atelier de rhétorique.
La tête – marcher - avec les pieds ? Cela n’a ni queue ni tête ! Depuis quand la tête s’entêterait à marcher tout court, d’ailleurs ? Elle est bien posée sur notre cou, irriguée comme il faut, avec une vue surplombante. Elle est notre chef. Et par conséquent elle ne s’abaissera pas à frôler le raz des pâquerettes pour aller gambader avec ses deux serviteurs, pied droit et pied gauche. Pour garder la tête haute, il ne faut pas regarder ses pieds.
Même si parfois la tête et les pieds sont étrangement proches, lorsque l’on fait un pied de nez à quelqu’un par exemple. Ou lorsqu’on dévisage quelqu’un de la tête au pied. - Il ne faut pas se laisser tromper : la tête ne marche pas avec les pieds et se débrouille parfaitement sans eux !
Je pourrais être assise devant vous dans un fauteuil roulant, incapable de bouger les pieds et quand même vous tenir ce discours. Notre tête ne s’arrête pas de fonctionner lorsque l’on arrête de marcher, à ce que je sache ? Bien au contraire, le penseur est souvent celui qui contemple, tranquille, posé. Souvent avec une idée derrière la tête…
La tête est ce qui nous élève, nous tire vers le haut. On ne gagne jamais à avancer tête baissée. La tête doit se détacher des pieds qui la retiennent au sol, qui lui rappelle sans cesse la dure condition de notre existence humaine. Si la tête marchait avec les pieds, combien de grandes idées n’auraient pas vu le jour ? Les rêveurs, les visionnaires, les idéalistes savent, eux, que l’on gagne à avoir la tête en l’air !
En plus, si la tête marchait avec les pieds, nous mettrions sans arrêt les pieds dans le plat, incapable de prévoir la situation inconfortable qui se profile. Gardons donc la tête bien vissée sur nos épaules !
Par contre, une petite remarque pour finir, lorsqu’il s’agit pour vous de trouver chaussure à votre pied, n’oubliez pas de ne pas faire marcher votre tête, le cœur prendra la relève.
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